En visite officielle à Jakarta ce mercredi 28 mai, Emmanuel Macron a appelé, aux côtés du président indonésien Prabowo Subianto, à une « feuille de route crédible » pour sortir du conflit israélo-palestinien.
Une position diplomatique assumée dans un pays qui n’a jamais reconnu Israël, mais qui, pour la première fois, s’est dit prêt à établir des relations diplomatiques si un État palestinien est reconnu.
Le président français, après deux jours au Vietnam, poursuit sa tournée en Asie du Sud-Est avec un programme économique chargé en Indonésie, où une quarantaine de contrats, notamment dans le domaine de la défense, doivent être signés. Mais c’est sur la question du Proche-Orient que les deux dirigeants ont fait une déclaration remarquée. Prabowo Subianto a réaffirmé que la solution à deux États reste, pour l’Indonésie, l’unique voie vers la paix. Il a conditionné toute ouverture diplomatique avec Israël à la reconnaissance effective d’un État palestinien.
Emmanuel Macron a quant à lui indiqué que la France coorganiserait, avec l’Arabie saoudite, une conférence à l’ONU en juin pour avancer vers cette reconnaissance mutuelle. Une tentative de relancer le processus diplomatique, alors que la guerre à Gaza continue de faire rage et que les États-Unis sont de plus en plus contestés dans leur rôle de médiateur.
Ce déplacement s’inscrit dans une stratégie plus large de Paris visant à renforcer ses partenariats en Asie face aux tensions croissantes entre Washington et Pékin. Emmanuel Macron a insisté, lors de ses différentes interventions, sur l’importance d’un axe « souverain » et « non-aligné », séduisant pour des pays comme l’Indonésie, qui refuse de choisir un camp entre les grandes puissances.
L’Indonésie, premier pays musulman du monde, est l’un des rares membres de l’Asean à ne pas entretenir de relations avec Israël. Son ouverture conditionnelle, formulée pour la première fois dans un cadre bilatéral avec un pays occidental, marque donc un tournant diplomatique potentiellement historique. Reste à voir si la conférence prévue à New York pourra faire bouger les lignes dans un Proche-Orient plus fracturé que jamais.
