La marche mondiale vers Gaza bloquée en Égypte : plus de 200 militants interpellés, dont plusieurs Français

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Avant même d’avoir posé un pied dans le désert du Sinaï, des centaines de militants venus du monde entier pour la « marche mondiale vers Gaza » ont été stoppés net par les autorités égyptiennes.

Parmi eux, au moins une vingtaine de Français ont été retenus à l’aéroport du Caire ou interpellés dans leurs hôtels. Le projet d’une marche pacifique de 48 kilomètres jusqu’au point de passage de Rafah tourne à l’impasse diplomatique et sécuritaire.

Malgré une mobilisation impressionnante, 4000 participants venus de plus de cinquante pays selon les organisateurs,  l’initiative a suscité la méfiance d’Israël et d’Égypte. Tel-Aviv a mis en garde Le Caire contre toute « provocation » sur son territoire, tandis que les autorités égyptiennes ont exigé une autorisation préalable pour tout rassemblement pro-palestinien. Le collectif « Global March to Gaza » affirme avoir adressé plusieurs demandes officielles restées sans réponse. Les descentes de police dans les hôtels et les interpellations à l’aéroport ont semé la stupeur chez les militants, dont certains ont été expulsés, parfois avec brutalité selon des témoignages.

Les organisateurs insistent pourtant sur le caractère symbolique et pacifique de leur démarche. Leur but affiché : atteindre la ville de Rafah, sans franchir la frontière vers Gaza. « Nous ne voulons pas entrer dans la bande de Gaza, mais faire pression sur la communauté internationale pour exiger la fin du blocus », explique Catherine Le Scolan-Quéré, porte-parole de la délégation française. Pourtant, des dizaines de militants ont été traités comme des « intrus », y compris des médecins, des parlementaires et des humanitaires.

En parallèle, une autre caravane, la « Soumoud », progresse depuis la Tunisie en passant par la Libye, où elle reçoit un soutien populaire massif. Là aussi, l’objectif est de rallier Rafah par voie terrestre. Le gouvernement de l’Est libyen a exprimé son appui tout en demandant le respect des règles égyptiennes.

Face à l’ampleur des arrestations, plusieurs pays, dont la France, sont en contact avec Le Caire. Le Quai d’Orsay a appelé ses ressortissants à se signaler aux autorités égyptiennes avant tout déplacement vers le Sinaï, région hautement militarisée. Mais à l’heure actuelle, la marche est suspendue, les manifestants toujours bloqués, et le silence des autorités égyptiennes laisse planer un doute sur la suite. Ce qui devait être une démonstration de solidarité planétaire pour Gaza devient un nouvel épisode tendu dans la guerre d’influence autour de l’enclave palestinienne assiégée.

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