Emmanuel Macron annonce la fin officielle de l’opération Barkhane

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C’est une prise de parole attendue qui s’achève en début d’après-midi ce mercredi 9 novembre à Toulon, dans le hangar du porte-hélicoptère amphibie Dixmude. Le président de la République a pris la parole devant un très protocolaire parterre d’officiers généraux et de hauts responsables civiles, afin de détailler les grandes orientations stratégiques de défense prévues par la Revue Nationale Stratégique de 2022, qui prépare la prochaine loi de programmation militaire (LPM 2023-2030). Parmi les thèmes abordés, il y a notamment la déclaration officielle de fin de l’opération Barkhane. 
 
Lancée le 1er août 2014 pendant le quinquennat Hollande, l’opération visait à lutter contre les groupes armés djihadistes dans toute la région du Sahel. Elle remplaçait les opérations Serval et Épervier. En pratique, les forces françaises ont déjà opéré un retrait conséquent du Sahel depuis l’été, surtout au Mali où les derniers soldats ont quitté le pays le 15 août. Ce départ se fait dans un contexte anti-français grandissant, les pays concernés accusant la France d’adopter une posture trouble et néocoloniale. Le ministre des Affaires étrangères malien, Abdoulaye Diop, s’est d’ailleurs exprimé avec fermeté sur les relations France-Mali, mardi 25 octobre, lors du 8e Forum international de Dakkar. Relayé par le site d’information américain VOA Afrique, le ministre demande que la « souveraineté [du Mali] soit respectée », évoquant des « violations répétitives et fréquentes » de l’espace aérien malien par les forces françaises, accusées de fournir des armes aux opposants du pouvoir. L’information suscite la protestation de la France. « Le Mali n’est pas un enfant », martèle Abdoulaye Diop. 
 
En pratique, le bilan de Barkhane au Mali est mitigé. Car si les factions djihadistes ont été largement affaiblies, l’objectif final n’a pas été atteint : permettre au Fama, les Forces Armées Maliennes, de prendre la main sur la sécurité de leur pays de ma manière durable. Force est de constater que ce n’est pas le cas. À noter que 3000 soldats français poursuivent leurs missions au Sahel et en Afrique de l’Ouest.    
 
 
Une nouvelle stratégie en Afrique 
 
La fin de Barkhane ne signifie pas pour autant que la France abandonne l’Afrique aux Russes et aux Chinois. « Notre soutien militaire aux pays africains de la région se poursuivra, mais selon les nouveaux principes que nous avons définis avec eux », a expliqué Emmanuel Macron. La stratégie sera désormais axée sur « la coopération et l’appui », que ce soit pour l’équipement, la formation ou le renseignement avec les pays partenaires. Elle se fait en parallèle de la décision américaine d’également recomposer sa politique étrangère en Afrique. 
 
Cette nouvelle vision, dont l’expression est plus discrète, intègre une conception innovante du rôle de l’influence.  « L’influence » sera à présent une « fonction stratégique » dans l’articulation de l’appareil défensif français, car « convaincre fait partie clairement des exigences stratégiques », a précisé le chef de l’État. Le président se donne six mois pour mettre sur pied sa nouvelle stratégie africaine, mais elle aura comme défi l’implantation du sulfureux groupe Wagner et l’hostilité croissante des africains à l’égard des Français. 

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