Alors qu’on s’attendait à une déclaration solennelle annonçant l’entrée en guerre des États-Unis contre le Venezuela, Donald Trump a surpris tout le monde – mais était-ce vraiment une surprise – en se livrant devant les caméras à une évocation dithyrambique de son bilan de la presque année qu’il vient de passer au pouvoir. L’intervention avait lieu devant la cheminée du salon diplomatique de la Maison-Blanche, sous le regard de Georges Washington, rempli pour l’occasion d’une multitude de décorations de Noël.
« Il y a onze mois, j’ai hérité d’une gabegie, a-t-il déclaré en préambule, et je suis en train de tout refaire. » Et quoi de mieux pour cela que de rejeter l’ensemble des maux dont, selon lui, le pays souffre sur son prédécesseur Joe Biden. On en a pris l’habitude avec Trump qui, de la guerre en Ukraine à la crise migratoire, aux droits des transgenres et aux crimes violents, jusqu’aux déboires économiques attribués à intervalles réguliers à Biden, impute tout ce qui ne va pas dans le pays. Trump a une fois encore voulu apparaître comme le chevalier blanc, qui possède l’énergie et la force mais dont la tâche immense consiste à sortir le pays de l’abime. Et donc, il lui faut du temps. Ce qui ressort cependant de nouveau de ses propos cette fois, c’est le sentiment qu’il est mal compris. Traduisez : les sondages ne lui sont pas favorables. La politique tarifaire n’a pas encore porté ses fruits mais elle augure, c’est certain selon Trump, d’un avenir radieux pour les États-Unis d’Amérique. Il va s’attaquer à la hausse des prix. 33% seulement des Américains approuvent la façon dont il conduit l’économie. Ce qui est faible lorsqu’on sait que ce domaine est plutôt son for. Selon la célèbre phrase de James Carville, conseiller de Bill Clinton, quand on lui demandait ce qui motivait les électeurs en premier, répondait : « C’est l’économie, idiot ! » Or les élections de mi-mandat arrivent vite. On sait qu’elles sont traditionnellement défavorables au locataire de la Maison Blanche.
Dans son malheur, Trump a de la chance. Si ses alliés républicains tremblent à l’idée de perdre leur siège lors des prochaines élections, ses adversaires démocrates brillent par leur absence sur la scène politique nationale. Alors que, par le passé, les Démocrates avaient su placer en orbite très tôt des Clinton ou des Obama, cette fois-ci, ils n’ont personne et semblent divisés. À l’international, Trump se targue d’avoir fait bouger les choses, d’avoir arrêté les guerres. Ce ne sera pas ça cependant qui fera l’élection et il le sait parfaitement.
Voir aussi : Trump, périls à demeure





