Australie : les sous-marins du déshonneur

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Nous étions en 2021, loin de nous douter que, quatre ans plus tard, Donald Trump serait de retour au pouvoir. Nous allions découvrir dans toute sa splendeur, la manière débridée avec laquelle nos alliés, nos grands frères américains, autrefois nos libérateurs, allaient nous traiter : comme quantité négligeable, « puissances de second rang n’ayant pas fait la guerre depuis 40 ou 50 ans » comme dira le vice-président JD Vance…

Or à l’époque, en 2021 donc, Joe Biden – nous l’avons oublié – se comportait exactement comme Donald Trump envers nous. Britanniques et Américains venaient de forcer les Australiens à se retirer d’un accord qu’ils avaient signé quelques années plus tôt avec Naval Group, fleuron de l’industrie d’armement naval française.

On l’avait appelé à l’époque le « deal du siècle », 56 milliards d’euros, de quoi remplir les caisses du constructeur français et offrir à la Normandie et à Cherbourg du travail sur plusieurs générations. Les Australiens furent sommés de casser le contrat et de préférer l’offre AUKUS américaine de sous-marin.

Il apparaît désormais que cette humiliation des Français, digérée par nos dirigeants avec de simples rappels d’ambassadeurs et des protestations verbales, s’avère être une très mauvaise affaire pour les Australiens. Déjà à l’époque, ils avaient dû tirer un trait sur deux ans de coopérations qui avaient vu des bureaux d’études et du personnel circuler entre Adélaïde et Cherbourg et des familles entières changer de continent.

Trois ans plus tard, l’opération vire au cauchemar. L’US Navy s’avère incapable de produire les sous-marins promis. Pire, les Australiens risquent de ne jamais avoir leurs sous-marins à eux, mais à la place des sous-marins américains avec des équipages américains… En lieu et place d’une ambition stratégique revendiquée, l’Australie risque de se retrouver vassalisée, simple pion dans le grand ensemble que mettent en place les États-Unis dans leur affrontement géostratégique avec la Chine.

Pour contrer cette relégation, l’ancien contre-amiral australien Peter Briggs propose de revenir vers la France et ses sous-marins de classe « Barracuda » mais sans la propulsion nucléaire, plus petits, mieux adaptés, et surtout disponibles plus vite. Si elle est d’accord, la France demandera, on l’espère, des garanties solides pour ne pas revivre l’humiliation de 2021…

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