Le 9 décembre dernier, la France commémorait la date-anniversaire de la promulgation de la loi de 1905 sur la laïcité. L’occasion de s’intéresser à d’autres modèles, comme celui, méconnu, de l’Uruguay.
Alexandre Cervantes
16 décembre 2022 à 08:15
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Le 9 décembre, pour beaucoup de Français, n'est pas un jour d'exception. Certains se rappellent la date historique, d'autres ont peut-être récemment fait vivre un petit évènement en l'honneur de la fête de la laïcité instaurée en 2021, jour anniversaire de la promulgation de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État. Certains acteurs politiques, du fait de son importance majeure, voudraient même rendre le jour férié, comme Jean-Luc Mélenchon dans son programme pour la présidentielle de 2022.
En attendant, il peut être au moins l'occasion à cette date de comparer notre modèle avec d'autres systèmes à travers le monde, surtout quand ceux-ci partagent des racines communes.
En l'occurrence, on peut se pencher sur un petit pays également divisé comme nous le sommes entre religion et laïcité, parfois très radicale. Et pour cause : ses habitants se souviennent régulièrement de la séparation des Églises et de leur État, lorsqu'ils célèbrent le 25 décembre, en famille… la "fête de la famille". Ce pays, l'Uruguay, qui a également muté parmi d'autres la semaine sainte - fériée, contrairement à notre France - en "semaine du tourisme", n'a pas hésité à convertir sa longue histoire de laïcité en règles qui étonneraient même un Français.
Dans ce pays d'à peine 3,5 millions d'habitants pour 38% de catholiques en Amérique latine, c'est une influence très parisienne qui se fait sentir qui donnera au pays un goût prononcé de jacobinisme, bien planté en terreau favorable : une capitale marchande, très européenne et éduquée (et comptant plus de la moitié des habitants du pays), et une Église insuffisamment implantée dans les campagnes conservatrices ; suffisamment en revanche pour incarner un ennemi de l'état centralisateur, vainqueur en 1904 d'une guerre civile contre les « gauchos » ruraux et catholiques. L'État doit être le nouveau « caudillo » (chef militaire) capable de rassembler le pays, et l'Église est un contrepouvoir à affaiblir, tout comme elle le fut …
Alexandre Cervantes
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