Centrale nucléaire de Chooz
Alors qu’a discrètement été supprimé l’objectif des 50% de nucléaire dans la production d’électricité en 2035, le Sénat vote ce mardi 17 janvier un texte visant à simplifier les procédures de construction des centrales nucléaires.
Alors que la crise énergétique bat son plein, une large part de la sphère politique semble avoir pris le parti du nucléaire. Un texte, proposé par la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, va ainsi être voté ce mardi au Sénat.
Son but ? Faciliter la mise en place du grand plan de construction d’EPR décidé par Emmanuel Macron il y a un an à Belfort, lors d’un discours portant sur la souveraineté énergétique. La visée de cette « grande aventure du nucléaire civil » est ambitieux, mais nécessaire : construire six à huit nouveaux EPR d'ici à 2050.
Une loi au service d’objectifs ambitieux
Le but de l’entreprise n’est pas de diminuer la sécurité de la centrale, loin de là. Alors que l’énergie nucléaire est souvent la cible d’attaques en ce sens par les pro-éoliennes. En fait, ce texte est bien plus une lutte de l’État contre l’État : empêtré dans ses innombrables procédures administratives et réglementations, il est aujourd’hui obligé de faire adopter une loi circonstancielle pour les outrepasser.
L’EPR de Flamanville sert aujourd’hui de contre-exemple dans la construction des centrales. Entamée en 2007 et prévue pour cinq ans, sa construction n’est toujours pas achevée aujourd’hui, et sa mise en service est seulement prévue pour 2024. Evidemment, les milliards d’argent public ont suivi : au final, le chantier en coûtera plus de 19, au lieu des 3,3 initiaux.
Alors, plus question de reproduire les mêmes erreurs. La première paire de réacteurs devrait être prête entre 2035 et 2037, à Penly, en Normandie. La seconde sera localisée à Gravelines, dans les Hauts-de-France, entre 2039 et 2041, et la troisième à Tricastin, pour 2043. Pour se donner les moyens de ses ambitions, le gouvernement veut donc être en capacité de commencer à couler le béton le plus rapidement possible, dès la fin du mandat si possible.
L’État sera alors en possibilité de réaliser des économies d’échelle, de série, lors de son grand plan de recrutement d’ingénieurs nucléaires, …
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