Culture
Régis Le Sommier reçoit Eric Naulleau
Le directeur de la rédaction d’OMERTA, Régis Le Sommier, a reçu l’essayiste et chroniqueur Eric Naulleau. Au programme : interdits littéraires, Virginie Despentes et Grand Remplacement. Extraits.
La rédaction d'OMERTA
14 décembre 2022 à 14:54
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[Eric Naulleau] : Alors qu’on semblait s’acheminer vers la fin de l’histoire, qu’après 79 il y a eu 89, on pensait qu’on rentrait dans le « meilleur des mondes » et au contraire, ça a été le retour de toutes les idéologies, notamment islamiste ! On ne le savait pas à l’époque, mais Khomeini en était le coup de semonce ! S’annonçait aussi que deux camps allaient s’opposer : il y avait les complices de cette idéologie, et ceux qui se battaient pour la liberté contre cette idéologie. Khomeini était très soutenu par les intellectuels français de gauche. C’est une gauche qui trahit les libertés, qui trahi ses fondamentaux, qui trahit son ADN, et qui fait allégeance à toutes les dictatures possibles. C’était le cas avec l’Union soviétique, ça a été le cas avec l’Iran, avec des gens comme Foucault qui ont quand même soutenu ce régime ; et maintenant, ils soutiennent Cuba, le Venezuela ou même la Russie de Poutine.
[Régis Le Sommier] : On a les écrivains et l’époque qu’on mérite.
[Eric Naulleau] : Il y a 2 choses distinctes. Il y a le fait qu’on a maintenant une immigration totalement incontrôlée et incontrôlable, puisque même dans l’affaire des réfugiés, on s’aperçoit que malgré les gesticulations du gouvernement, du ministre de l’Intérieur et des autres, en réalité, vous n’avez aucun moyen de contrôler les gens qui sont dans votre territoire. Il y a donc un sentiment de dépossession que certains théorisent en « Grand Remplacement ». Moi ce que je constate, ce n’est pas le Grand Remplacement, mais même à Paris, il y a une ghettoïsation. Ce n’est pas une purification ethnique, au sens où on déplacerait les gens de force, mais de fait, les gens se regroupent par communauté ! Ceux qui ne sont pas de la communauté vont ailleurs pour se rapprocher de leur propre communauté. Vous avez des quartiers qui sont de plus en plus homogènes. J’ai fait l’expérience n’y a pas très longtemps, j’avais rendez-vous, pas très loin de chez moi, mais dans un autre arrondissement. J’habite dans le XIe. Il doit y avoir, à vol d’oiseau, huit cents mètres. Ça me prend quelques minutes, et comme j’étais en avance, je regarde autour de moi et je me dis qu’il y a un truc bizarre dans ce quartier. Je n’arrivais pas à mettre la main dessus ; tout d’un coup je vois qu’il n’y a pas un Arabe ou un noir ! Il n’y avait pas un visage brun, alors que moi, dans mon quartier, c’est extrêmement mélangé ! Il y a une mosquée assez célèbre etc… Simplement, vous voyez la différence dans Paris à huit cents mètres d’écart. Je ne vous parle pas du XVIe arrondissement, ou du VIIe. Je vous parle de l’est parisien, où il y a des quartiers qui sont maintenant homogènes ethniquement, parce que les gens se regroupent par affinité. Le problème, c’est qu’il y a deux niveaux dans le « Grand Remplacement ». Il y a ceux qui vous expliquent le Grand Remplacement correspond à une volonté délibérée, de dire que des gens organisent ce Grand Remplacement pour des raisons X ou Y ; et d’autres qui disent non, ce n’est pas organisé, mais c’est un fait. Moi, ce n’est pas ce que je constate. Je constate en revanche cette ghettoïsation de plus en plus marquée d’un quartier à l’autre.
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