Politique étrangère : Sarkozy prend le contrepied de Macron
Sarkozy prononçant un discours au forum de Davos
L’ancien président de la République met en garde son actuel successeur quant à la position de la France vis-à-vis de l’Ukraine et de l’Algérie. Il n’est pas certain que son appel à plus de réalisme soit entendu au château.
Jérôme Besnard
22 août 2023 à 15:46
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Il est loin le Nicolas Sarkozy tournant dès son élection en 2007 la page gaullienne du tandem Chirac-Villepin, celui qui promut un « messianisme humanitaire à la française », comme l’expliquait Hadrien Desuin dans La France atlantiste ou le naufrage de la diplomatie française (Éd. du Cerf, 2017). À l’occasion de la publication de son nouveau livre, Le temps des combats (Éd. Fayard), Nicolas Sarkozy a donné un long entretien au Figaro Magazine. À plusieurs reprises, il a pris ses distances avec la politique étrangère actuellement menée par Emmanuel Macron.
Des référendums en Ukraine
Au risque de provoquer l’ire des atlantistes les plus radicaux, celui que l’on surnomma « Sarkozy l’américain » appelle au réalisme pour régler le conflit ukrainien. Ainsi, concernant la Crimée, il rappelle que, si son annexion en 2014 « a constitué une violation évidente du droit international, on doit bien avouer que concernant ce territoire, qui était russe jusqu’en 1954, et dont une majorité de la population s’est toujours sentie russe […] tout retour en arrière est illusoire ». Il propose donc à ce sujet « un référendum incontestable, c’est-à-dire organisé sous le contrôle strict de la communauté internationale » pour « entériner l’état de fait actuel ». Il n’est pas sûr que de tels propos réjouissent Volodymyr Zelensky.
Concernant les autres territoires annexés par la Russie au détriment de l’Ukraine depuis le déclenchement du conflit actuel en février 2022, Nicolas Sarkozy estime que les Occidentaux devront choisir entre la persistance d’un « conflit gelé » et « une sortie par le haut » via, là encore, des « référendums strictement encadrés par la communauté internationale ». Dans cet épineux dossier, l’ancien chef de l’État pense enfin que l’Ukraine n’a pas vocation à adhérer à l’Union européenne et doit rester « un pays neutre ».
Marocanité du Sahara occidental
Concernant le Maghreb, là encore, Nicolas Sarkozy tance à sa façon la politique d’Emmanuel Macron : « N’essayons pas de …
Jérôme Besnard
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Commentaires
Yann MORELLEC
Il y a 1 mois
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1
Les analyses de Sarko sont justes et il a entièrement raison de prendre le contre-pied de Foutriquet !!
Yann MORELLEC
Il y a 1 mois
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Les analyses de Sarko sont justes et il a entièrement raison de prendre le contre-pied de Foutriquet !!