Société

Police Judiciaire : quand l’annonce d’une réforme chambarde l’institution

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Ils étaient des centaines, à Nanterre, Toulouse, Grenoble et Rennes à manifester leur soutien unanime à Éric Arella, ex-directeur de la police judiciaire marseillaise, qui s’est vu remercié par sa hiérarchie comme l’a annoncé l’AFP dans un communiqué du 8 octobre dernier. Repris par des milliers d’internautes, ces mobilisations spontanées, non contentes de faire sensation sur la toile, ont contraint l’exécutif à réagir. 
 
Une « Fusion incontrôlée » des services 
 Éric Arella avait la charge de toute la zone sud. Une région dans laquelle se confondent les affres du grand banditisme, les scandales liés aux détournements de fonds publics et surtout la délinquance endémique liée aux trafics de stupéfiants.  Pour Christophe Desmidt, chef de l’office français antistupéfiants de l’Hérault, l’éviction de son homologue marseillais répond à une logique supplémentaire de « gestion autoritaire » des services : « C’est un grand professionnel, dont la carrière a été balayée d’un coup au seul motif que ses équipes ont manifesté dans le calme et la dignité. Pour cette seule raison, on a jugé qu’il était sorti du rang ». 

 La fronde prend sa source dans une réforme qualifiée d’« ambitieuse » par l’exécutif. Portée par l’actuel ministre de l’Intérieur et Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale, elle prévoit de placer tous les services de police, à l’échelle d’un département, sous l’autorité d’un DDPN (Directeur Départemental de la Police National), lui-même dépendant du préfet. Cette centralisation des décisions relevant du corps de la Police vers l’autorité gouvernementale suscite de nombreuses inquiétudes pour les syndicats. 
 
Selon une source policière anonyme, on assisterait à une collusion entre l’autorité du préfet et des intérêts particuliers qu’ils entretiendraient avec les notables locaux et qui, à terme, empêcheraient certaines affaires de sortir. La suppression de 37 des 55 antennes provinciales de la Police judiciaire brimerait l’investigation sur des …

Paul Beffroy

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