Politique

Mort de Silvio Berlusconi

 
Le chef d’entreprise et homme politique milanais est mort le 12 juin dans sa ville natale à l’âge de 86 ans des suites d’une leucémie. « Il Cavaliere » s’était lancé en politique en 1994 après l’effondrement des deux partis politiques qui avaient dominé la vie politique italienne depuis 1945, la Démocratie chrétienne et le Parti communiste. Souhaitant incarner une droite libérale, il gouverne une première fois le pays en 1994-1995, puis redevient Président du Conseil des ministres pour de plus longues périodes, de 2001 à 2006 et de 2008 à 2011. 

Issue de la petite bourgeoise lombarde, Silvio Berlusconi entame une carrière d’entrepreneur dans le secteur de la construction immobilière dès les années 1960, puis dans le secteur des médias durant les décennies suivantes. En 1978, il devient membre de la loge secrète pseudo-maçonnique P2, une loge italienne sulfureuse. En 1986, Berlusconi acquiert une certaine notoriété en France à l’occasion du lancement de la chaîne privée La Cinq qui lui appartient alors, et dont il veut faire une « télévision beaujolais ». La même année, il rachète le club de football du Milan AC qu’il détiendra trente années durant. 

Soutien de Giorgia Meloni 

Pour parvenir au sommet du pouvoir politique italien, Silvio Berlusconi décide de faire entrer son parti de centre-droit, nommé Forza Italia, dans un système d’alliance avec la Ligue du Nord d’Umberto Bossi et l’Alliance nationale (postfasciste) de Gianfranco Fini. Au plan européen, il rejoint de façon cohérente le Parti Populaire Européen (droite libérale et conservatrice). À partir de 2013, Silvio Berlusconi, rattrapé par les affaires, est écarté bien malgré lui du pouvoir. Devenu inéligible, il doit attendre 2019 pour effectuer un retour en politique comme député européen. Depuis l’an dernier, il siégeait au sein du Sénat italien et soutenait le gouvernement de droite formé par Giorgia Meloni, ancienne militante de l’Alliance nationale. À l’annonce de la dégradation de la santé de Silvio Berlusconi, la présidente du Conseil italien twittait il y a deux jours : « Forza Silvio ! » 

« Il Cavaliere » restera comme l’incarnation de la réussite économique insolente et décomplexée des années 1980. Au plan politique, il aura été un chaînon libéral indispensable à la recomposition de la droite italienne, passée en trente ans de la domination centriste de la démocratie chrétienne à celle de la droite nationale. 

Jérôme Besnard

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