Économie

Mobilisation des agriculteurs : un parfum de 1992

La lecture des articles est réservée aux abonnés

Le Premier ministre Gabriel Attal a tenté vendredi 26 janvier de répondre lors d’un déplacement dans le Sud-Ouest aux inquiétudes des agriculteurs mobilisés dans de nombreux départements en annonçant l’annulation des nouvelles taxes prévue sur le gazole non routier (GNR), des mesures de simplification et un meilleur contrôle de l’application des lois Egalim par les entreprises qui y sont assujetties.

Ces annonces n’ont pas calmé le mouvement revendicatif mené par les deux principales organisations syndicales agricoles françaises, la FNSEA (et les Jeunes Agriculteurs qui s’y rattachent), dirigée par Arnaud Rousseau et la Coordination rurale, présidée par Véronique Le Floc’h. Décision a été prise d’installer à compter du lundi 29 janvier des barrages sur les grands axes de la région parisienne pour organiser un véritable siège pacifique de la capitale ainsi que celui de Lyon. Des blindés de la gendarmerie nationale ont été déployés préventivement autour du marché de Rungis qui assure le ravitaillement de la région parisienne. 

La population soutient les paysans


Un tel mouvement rappelle par son ampleur celui de l’été 1992 alors dirigé contre la nouvelle Politique agricole commune (PAC) de la CEE. On était alors en plein débats portant sur l’adoption du traité de Maastricht. Cette contestation paysanne radicale avait entériné une fracture entre la FNSEA, ralliée aux principes libéraux prônés par les institutions de Bruxelles, et la Coordination rurale adepte d’une position nettement plus souverainiste.

Les Français soutiennent massivement les revendications des agriculteurs. Tous les acteurs du conflit mesurent bien que c’est l’avenir du monde paysan français qui se joue sous leurs yeux, d’où la détermination des organisations syndicales et la relative compréhension d’un gouvernement qui se serait bien passé d’une telle épreuve de force. Il reste à savoir si cette dernière va se poursuivre d’une façon ou d’une autre jusqu’au Salon de l’agriculture, traditionnel …

Jérôme Besnard

Soutenez un média 100% indépendant

Pour découvrir la suite, souscrivez à notre offre de pré-abonnement

Participez à l'essor d'un média 100% indépendant
Accédez à tous nos contenus sur le site, l'application mobile et la plateforme vidéo
Profitez de décryptages exclusifs, d'analyses rigoureuses et d'investigations étayées

Commentaires

Soyez le premier à ajouter un commentaire

À lire

Raphaël Glucksmann, néoconservateur de choc

Alors que sa liste est annoncée à 14,5 % pour les élections européennes, Raphaël Glucksmann est l’homme en forme actuel de la gauche. Mais qui se cache vraiment derrière l’homme tête de liste de l’alliance Parti Socialiste-Place Publique ?

Cinéma Omar Sy à Trappes : c’est Renoir qu’on assassine

La ville de Trappes (Yvelines) a décidé de rebaptiser le cinéma municipal du nom de l’acteur au prétexte qu’il soit natif de la commune. En faisant cela, le maire socialiste Ali Rabeh, proche de Benoit Hamon, et son conseil municipal remisent au placard Jean Renoir, inoubliable réalisateur de « La Grande Illusion » et de « La Règle du jeu ».

[Analyse] États-Unis : le Congrès va débloquer 61 milliards de dollars pour l’Ukraine

La Chambre des représentants des États-Unis a dégagé une majorité pour voter 61 milliards pour l’Ukraine, 13 milliards pour Israël et 8 milliards pour Taïwan. Zelensky et Netanyahu se félicitent de cette décision qui financera, non sans arrière-pensées, leurs opérations militaires mais également le complexe militaro-industriel américain.

Jeux Olympiques : une douche froide pour les hôtels parisiens

La période des Jeux Olympiques était censée être synonyme de franc succès pour les hôtels. A 120 jours de l’événement de l’année, de nombreuses chambres restent encore inoccupées pour l’occasion. Des prix exorbitants semblent freiner les clients. Les hôtels enclenchent la marche arrière et commencent à baisser leur prix.

Obus nord-coréens sur front ukrainien : le cadeau de Kim à Poutine

La grande presse l’avait évoqué, OMERTA l’a constaté, ce sont bien des obus fabriqués en Corée du Nord qui ont en partie assuré l’approvisionnement de l’artillerie russe pilonnant les troupes ukrainiennes, comme le raconte Régis Le Sommier dans le quatrième numéro de notre magazine disponible en kiosque dès le jeudi 8 février.

À Voir

Iran : retour d'expérience sur CNews de Régis Le Sommier

Débat entre Régis Le Sommier et BHL