Le monde paysan français n’avait pas connu une telle mobilisation depuis plus de trente ans. Comme leurs homologues allemands, hollandais, polonais ou roumains, les agriculteurs de l’hexagone entendent alerter les pouvoirs publics sur la souffrance qui monte au sein de leur profession victime d’une compétition mondiale de plus en plus rude.
Jérôme Besnard
29 janvier 2024 à 07:55
Partager via
La lecture des articles est réservée aux abonnés
Le Premier ministre Gabriel Attal a tenté vendredi 26 janvier de répondre lors d’un déplacement dans le Sud-Ouest aux inquiétudes des agriculteurs mobilisés dans de nombreux départements en annonçant l’annulation des nouvelles taxes prévue sur le gazole non routier (GNR), des mesures de simplification et un meilleur contrôle de l’application des lois Egalim par les entreprises qui y sont assujetties.
Ces annonces n’ont pas calmé le mouvement revendicatif mené par les deux principales organisations syndicales agricoles françaises, la FNSEA (et les Jeunes Agriculteurs qui s’y rattachent), dirigée par Arnaud Rousseau et la Coordination rurale, présidée par Véronique Le Floc’h. Décision a été prise d’installer à compter du lundi 29 janvier des barrages sur les grands axes de la région parisienne pour organiser un véritable siège pacifique de la capitale ainsi que celui de Lyon. Des blindés de la gendarmerie nationale ont été déployés préventivement autour du marché de Rungis qui assure le ravitaillement de la région parisienne.
La population soutient les paysans
Un tel mouvement rappelle par son ampleur celui de l’été 1992 alors dirigé contre la nouvelle Politique agricole commune (PAC) de la CEE. On était alors en plein débats portant sur l’adoption du traité de Maastricht. Cette contestation paysanne radicale avait entériné une fracture entre la FNSEA, ralliée aux principes libéraux prônés par les institutions de Bruxelles, et la Coordination rurale adepte d’une position nettement plus souverainiste.
Les Français soutiennent massivement les revendications des agriculteurs. Tous les acteurs du conflit mesurent bien que c’est l’avenir du monde paysan français qui se joue sous leurs yeux, d’où la détermination des organisations syndicales et la relative compréhension d’un gouvernement qui se serait bien passé d’une telle épreuve de force. Il reste à savoir si cette dernière va se poursuivre d’une façon ou d’une autre jusqu’au Salon de l’agriculture, traditionnel …
Jérôme Besnard
Soutenez un média 100% indépendant
Pour découvrir la suite, souscrivez à notre offre de pré-abonnement
Participez à l'essor d'un média 100% indépendant
Accédez à tous nos contenus sur le site, l'application mobile et la plateforme vidéo
Profitez de décryptages exclusifs, d'analyses rigoureuses et d'investigations étayées
Soyez le premier à ajouter un commentaire