Économie

L’UE va taxer le carbone à ses frontières : une première mondiale

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« Cette nuit, les États membres de l’Union Européenne se sont accordés sur une taxe carbone aux frontières pour verdir les importations industrielles. Un accord historique pour le climat ! », tweetait le ministre français de la Transition écologique, Christophe Béchu, ce mardi. Un mécanisme d’ampleur inédite vient effectivement d’être voté au Parlement Européen. Il prévoit d’aligner le prix des émissions carbones des importations industrielles sur les standards en vigueur au sein du marché européen.

Comme le rapporte le quotidien Le Parisien, cette « taxe carbone aux frontières » vise des secteurs précis : acier, aluminium, ciment, engrais, électricité, ou encore hydrogène. L’objectif de fond est d’éviter un effet de dumping écologique, c’est-à-dire la délocalisation massive de la production hors d’Europe.
 
Vers une suppression progressive des « droits à polluer »
 
Le texte est, depuis juin, entre les mains des eurodéputés, mais fut l’objet de plusieurs reports, à cause notamment de la proposition de supprimer les quotas gratuits pour les industriels. Ces quotas gratuits sont des sortes de « droits à polluer », qui protègent les entreprises européennes de la concurrence internationale. Mais leur inefficacité et leur coût sont dénoncés par la Cour des comptes de l'UE. La « taxe carbone aux frontières » votée ce mardi est la réponse aux limites des quotas. Plus précisément, les entreprises importatrices devront déclarer les émissions carbones liées au processus de production. Tout dépassement des normes européennes devra être régularisé au moyen d’un « certificat d’émission » au prix du CO2 dans l’UE.
 
Actuellement, le prix de la tonne de CO2 dépasse les 80 euros sur le marché du carbone. Un prix record qui est le fruit d’une inflation dangereuse pour les industriels. Déjà durement atteints par l’augmentation des prix de l’énergie, les coûts de production risquent de devenir insoutenables si l’UE ne protège plus le marché avec ses quotas, même progressivement.

La Rédaction d'Omerta

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