Alors que l'immigration est en hausse en France, on constate qu'une importante part des immigrés a tendance à se mettre en couple avec des personnes issues du même pays. Ce phénomène a une incidence sur l'intégration de ces immigrés et sur l'évolution démographique française.
Pauline Fauré
7 octobre 2022 à 09:22
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Selon une étude menée par le ministère de l'intérieur en 2011, 40% des signataires du CAI (Contrat d'Accueil et d'Intégration) ont un conjoint de la même origine géographique. Le phénomène nommé « endogamie » a une incidence directe sur l'intégration des immigrés dans le pays d'accueil. En effet, 42% des endogames présents sur le territoire depuis 5 ans prétendent ne pas parler correctement le français. Il en résulte donc une moins bonne intégration que chez les immigrés dits « exogames », c'est à dire en couple avec un conjoint français.
Au sein même du groupe exogame, l'intégration varie également en fonction de l'origine du conjoint, selon l'étude du ministère de l'intérieur. Une partie des immigrés exogames (70%) est en couple avec un Français de naissance, tandis que le reste (30%) est avec un Français ayant acquis la nationalité après la naissance. 31% de ceux en couple avec un Français de naissance prétendent parler peu le français après deux ans sur le territoire en moyenne. Ce taux atteint les 40% chez ceux qui sont en couple avec un Français par acquisition. Ainsi, une part notable des immigrés exogames est en fait en couple avec un Français par acquisition et ce facteur influe sur l'intégration en France, notamment via la maîtrise de la langue.
La part d'endogamie dépend fortement de la langue du pays d'origine. Elle très marquée chez les populations issues de pays non francophones, notamment asiatiques (44%) et africains (50%). A contrario, la population d'origine maghrébine, issue d'un courant migratoire plus ancien, est endogame à 30%. Le milieu d'origine est souvent déterminant dans le choix conjugal. Pour un tiers des endogames la rencontre s'est faite par l'intermédiaire de la famille ou de la belle-famille. La majorité a rencontré son conjoint dans sa région de naissance.
A la lecture de l'étude du ministère, on constate que la catégorie socio-professionnelle joue également un rôle dans le phénomène d'endogamie. Il existe en effet une corrélation …
Pauline Fauré
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