Géopolitique

Levée de boucliers contre l’importation de céréales ukrainiennes

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Le 15 avril dernier, la Pologne et la Hongrie avaient décidé de suspendre les importations de produits céréaliers en provenance d’Ukraine. La plupart des autres pays d’Europe centrale (Slovaquie, Roumanie, Bulgarie) suivirent le mouvement en décrétant des mesures similaires. La République tchèque s’était vivement opposée à ces initiatives et avait même demandé des sanctions de la part des institutions européennes. Dans un premier temps la Commission avait jugé inacceptable ces restrictions avant finalement de leur concéder un droit de restriction temporaire, après tractation. La fermeture de ces pays aux dites importations devait prendre fin le 15 septembre prochain. Suite à la très récente annonce de la rupture par la Russie de l’accord passé l’an dernier - sous l’égide de la Turquie – aux fins de permettre l’exportation des céréales ukrainiennes via le port d’Odessa et la Mer Noire, ces cinq pays, par l’intermédiaire de leur ministre de l’Agriculture respectifs, se sont réunis à le 19 juillet dernier à Varsovie. Ils finalement adopté une position commune pour demander à la Commission européenne un report de la réouverture au 1er janvier 2024, comme le rapportent depuis Budapest nos confrères du Visegrad Post.

Exportations contrariées

Le motif commun de cette demande, formulée par ces cinq pays, est celui de la crainte d’un dérèglement commercial du marché agricole européen, qui impacterait fortement les producteurs locaux. En raison du blocus imposé par la Russie, l’Ukraine n’est plus en mesure d’exporter largement sa production de céréales par voie maritime. Les infrastructures portuaires d’Odessa ont de surcroît été atteintes en représailles de l’attaque nocturne du pont du détroit de Kertch (ou « pont de Crimée ») par les Ukrainiens le 17 juillet. Si ces derniers peuvent encore exporter du grain indirectement par le port d’Izmaïl sur le Danube, ce ne sera que dans des quantités limitées, avec transbordement dans le port roumain de Constantza sur des vraquiers …

Jérôme Besnard

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Commentaires

Eric EXTIER

Il y a 1 mois

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Qu’en est-il de l’importation du blé en France concurrençant le blé Français beaucoup plus cher ? Va t-on protéger nos agriculteurs ?

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