L'Hôtel de Ville de Paris, symbole du pouvoir municipal en France
Réunis à Paris pour leur 105e congrès, les maires de France sont soucieux de l’augmentation du nombre d’agressions dont ils sont victimes mais aussi du recul de leur autonomie financière remise en cause par l’interventionnisme de l’État.
Jérôme Besnard
21 novembre 2023 à 16:30
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Bien qu’étant les élus les plus appréciés des Français, les maires font face à une hausse sans précédent des agressions à leur encontre de la part de certains de leurs administrés. Les incidents violents se multiplient. Une preuve comme une autre de cette « décivilisation » dénoncée par Emmanuel Macron, un terme emprunté au sociologue Norbert Élias plutôt qu’à l’écrivain Renaud Camus qui l’avait choisi comme titre de l’un de ses essais politiques. Ces augmentation de la pression psychique pesant sur les élans locaux est la principale cause de démission des maires, un phénomène qui prend de l’ampleur.
Un congrès en l’absence d’Emmanuel Macron
S’il ne se rendra pas au Congrès, un tel déplacement n’étant ni une obligation, ni une tradition, Emmanuel Macron recevra demain mercredi un millier d’entre eux, triés sur le volet, à l’Élysée. Il avait déjà adopté cette formule l’an dernier. L’exercice est moins périlleux qu’affronter les sifflets du congrès, porte de Versailles. Les griefs des édiles locaux sont en effet nombreux à l’égard de l’exécutif, à commencer la difficulté à retrouver des marges de manœuvres financières depuis la réforme de la taxe d’habitation et le retour de l’inflation.
Dans un récent numéro du Journal des communes le maire (Parti Radical) de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) appelait ainsi rien moins qu’à « trancher le nœud-gordien des finances publiques locales). L’Association des maires de France (AMF) présidé par le tandem composé par David Lisnard (LR), maire de Cannes et André Laignel (PS), inamovible maire d’Issoudun, est clairement dans l’opposition au gouvernement. Un David Lisnard qui voit dans ce congrès des maires « le rassemblement de la France réelle, la France qui se bouge », comme le relèvent nos confrères du Point. La sémantique est encore ici, loin d’être neutre puisque le « pays réel » était une expression utilisée par le polémiste royaliste Charles Maurras, partisan de la décentralisation qui opposait ce terme à celui de « pays …
Jérôme Besnard
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