Immigration : Darmanin incapable de dégager une majorité
Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur
Le ministre de l’Intérieur français a vu son projet de loi sur l’immigration empêché d’être discuté à l’Assemblée nationale après que la gauche, le Rassemblement national et une partie du groupe LR aient voté le 11 décembre une motion préalable de rejet déposée par les députés écologistes. Le Président de la République a refusé sa démission.
Jérôme Besnard
12 décembre 2023 à 08:30
Partager via
La lecture des articles est réservée aux abonnés
Le ministre de l’Intérieur français a vu son projet de loi sur l’immigration empêché d’être discuté à l’Assemblée nationale après que la gauche, le Rassemblement national et une partie du groupe LR aient voté le 11 décembre une motion préalable de rejet déposée par les députés écologistes. Le Président de la République a refusé sa démission.
Jusqu’au bout, Gérald Darmanin y aura cru, battant le rappel des élus centristes et choyant les élus de droite pour obtenir une discussion de son projet de loi sur l’immigration, annoncé comme l’un des grands textes législatif de l’année 2023. Il lui fallait pour cela obtenir le vote de 268 députés contre la motion préalable de rejet déposée par l’opposition. Il n’a pu en mobiliser que 265 contre 270 favorables à cette motion.
C’est le groupe Les Républicains, présidé par Olivier Marleix, qui a fait penché définitivement la balance dans un sens défavorable au gouvernement. De quoi satisfaire le président du parti, Éric Ciotti, même si deux députés membres du groupe se sont portés au secours du gouvernement (l’ancien secrétaire d’État Nicolas Forissier et Alexis Vincendet) et qu’une poignée d’autres élus LR se sont abstenus.
Un pouvoir affaibli
Il est fort possible que Gérald Darmanin ait été victime dans cette affaire du zèle de Sacha Houlié, président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale et figure de l’aile gauche des macronistes, accusé par la droite d’avoir détricoté le texte élaboré au Sénat. Le centre gauche ne veut pas en effet laisser le seul centre droit à la manœuvre en prévision des futures échéances électorales, à commencer par l’élection présidentielle.
Il est probable que ce texte aille désormais en commission mixte paritaire, c’est-à-dire devant sept députés et sept sénateurs, une formation parlementaire penchant à droite en raison des équilibres parlementaires actuels. C’est donc le texte du Sénat qui aurait alors le plus de chance de ressurgir et d’être proposé au vote des députés.
Après le vote d’hier, …
Jérôme Besnard
Soutenez un média 100% indépendant
Pour découvrir la suite, souscrivez à notre offre de pré-abonnement
Participez à l'essor d'un média 100% indépendant
Accédez à tous nos contenus sur le site, l'application mobile et la plateforme vidéo
Profitez de décryptages exclusifs, d'analyses rigoureuses et d'investigations étayées
Soyez le premier à ajouter un commentaire