Géopolitique

[Essai] Préhistoire d’une tuerie

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Je connaissais le Thierry Marignac romancier, auteur de Terminal Croisière ou de Cargo sobre, pour ne citer que les titres les plus récents, dont je louais la langue drue et l’œil de lynx. J’appréciais le traducteur du russe et de l’américain, fin connaisseur de l’argot des truands, des camés et des taulards, dans les deux langues. Je le savais aussi journaliste ayant traîné ses bottes dans le Moscou périlleux des années 90, le Kiev survolté de la révolution orange (2004) et celui d’après le Maïdan de 2014, mais aussi en Crimée comme à Brooklyn, dans ce que les émigrés appellent Little Odessa. Il avait publié en 2006 un essai trop discret sur les drogues en Ukraine avant de travailler, en Ukraine comme en Russie, dans le renseignement économique, dure école d’objectivité. Tout ceci fait de lui l’exact contraire des pseudo-experts « à l’ignorance vertueuse » qui ânonnent les éléments de langage de la doxa atlantiste comme des propagandistes du génial Poutine, qui, je peux en témoigner, l’exaspèrent. 
 
Son livre, La Guerre avant la guerre, tombe ainsi à pic ; il constitue une réussite, car truffé d’informations exclusives trouvées à la source (imposant réseau de relations sur deux continents, par-delà les frontières nationales, sociales et idéologiques). Autre avantage, et de poids : ce regard décalé et totalement dépourvu d’illusions - pas une once de naïveté ni de romantisme chez lui - que Thierry Marignac, non sans une vraie gouaille parisienne, pose sur un désastre annoncé.
 
Révolté par la langue de bois des médias autant que par l’ignorance de journalistes gobant la propagande du ministère de la Défense ukrainien, reprise telle quelle sans le moindre esprit critique, Thierry Marignac se rebiffe : « L’information occidentale est devenue soviétique » - en ce sens qu’elle est « ». 
 
Élites corrompues

Pour répondre à ce déluge de propos aussi convenus que coupés des réalités, Thierry Marignac rappelle des évidences : la guerre d’Ukraine ne date pas de l’an dernier mais …

Christopher Gérard

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Commentaires

Claude ROUQUET

Il y a 2 mois

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Tant que le dollar restera la monnaie des échanges internationaux, la puissance de l’Amerique ne sera pas remise en cause. Cette puissance s’appuie sur bien des facteurs, dont les plus importants ne sont pas la force des armes et le patriotisme, mais la planche à billets de la FED et l’exportation du droit étatsunien.

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