De l’avis de beaucoup d’observateurs, Emmanuel Macron a rapidement mis sous le boisseau la crise agricole, étant incapable de la régler. L’Élysée mise sur un succès de la FNSEA lors des prochaines élections aux chambres d’agriculture pour garder le contrôle de ce secteur économique en pleine mutation, quitte à laisser la révolte gronder dans les campagnes françaises.
Jérôme Besnard
10 mai 2024 à 08:15
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Il ne croit pas à une sortie rapide de la crise du monde agricole. Le Président de la République n’a pas caché son pessimisme en recevant une trentaine de représentants du monde agricole à l’Élysée le jeudi 2 mai en présence du premier ministre, Gabriel Attal et du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Emmanuel Macron n’a donc formulé aucune annonce d’envergure à cette occasion.
Le chef de l’État préfère visiblement attendre les prochaines élections professionnelles des chambres départementales et régionales d’agriculture qui sont prévues en janvier 2025. Une façon de botter en touche qui, si elle a laissé relativement indifférente la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (majoritaires), qui s’y attendaient, a déçu la Coordination rurale et la Confédération paysanne (minoritaires).
En se retranchant de cette manière derrière les divergences syndicales pour se refuser à exposer ce qui pourrait jeter les bases d’une vision renouvelée de l’agriculture dans notre pays, Emmanuel Macron apparait en réalité incapable de dépasser les dépasser les visions antagonistes qui s’exercent sur ce secteur clef : libre-échangisme mondial, souci environnemental, financiarisation, dérive des labels et appellations…
Pascal Canfin, pomme de discorde au Parlement européen
En attendant, les députés ont achevé le 4 mai l’examen en commission du projet de loi d’orientation agricole. A cette occasion, ils ont notamment retoqué le projet de création de groupements fonciers agricoles d’investissement (GFAI), prévus pour louer des terres à des agriculteurs qui s’installent. Un rejet motivé par le refus de favoriser la financiarisation de l’agriculture française. A contrario, la création d’un nouveau diplôme agricole de niveau Bac +3, contestée par les élus de gauche, a été validée par la commission du Développement durable et de l’aménagement du territoire.
Autre sujet qui fâche le monde agricole français, la présence de Pascal Canfin, 49 ans, en quatrième position sur la liste de la majorité …
Jérôme Besnard
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