Géopolitique

Abandon de Kherson : le faux-nez de la stratégie russe ?

Porte stratégique pour la conquête du sud de l’Ukraine, la ville de Kherson serait en train d’être évacuée par les troupes russes, conformément à l’annonce faite mercredi par le général Sergueï Choïgou dans une vidéo diffusée à télévision. « Les manœuvres [de retrait] des soldats vont commencer très rapidement », a-t-il expliqué. Une décision « pas du tout facile » à prendre, selon le Kremlin, relayé par Le Point, qui a un air de débâcle. « C’est la preuve qu’ils ont de vrais problèmes, la Russie, l’armée russe », avance le président américain Joe Biden. Même si l’information du retrait russe est multiplement relayée dans les médias occidentaux, décrite comme « un revers militaire et politique immense pour la Russie » (Le Monde), ou comme une « fuite » (BBC), Kiev préfère rester prudent et s’attend à des combats acharnés. En cause, le dispositif en « dent de dragons » installé tout autour de la ville par les soldats russes, afin d’empêcher le passage des chars. 
  
Après les annonces, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a précisé que les autorités ukrainiennes réagissaient avec une « extrême prudence » à la nouvelle, et n’observait « aucun signe » d’un retrait des Russes mercredi. « L'ennemi ne nous fait pas de cadeau, ne manifeste pas de geste de bonne volonté, nous devons tout gagner », indique le chef d’État, comme le rapporte France Info. 
  

Un choix « difficile, mais correct » pour Ramzan Kadyrov 
 
Le Président de la république russe de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, a expliqué qu’ « après avoir pesé le pour et le contre, le général Sergueï Sourovikine a fait un choix difficile, mais correct », relève Le Guardian. De son côté, le fondateur de Wagner, Yevgeny Prigozhin a estimé que ce retrait « n'est pas une étape victorieuse dans cette guerre ». 
 
Pourtant, selon un tweet, publié ce jeudi par Mykhaïlo Podoliak, un conseiller du président Zelensky, l’armée russe serait en train de transformer Kherson en « ville de la mort », minant « tout ce qu'elle peut : appartements, égouts » et prévoyant de « transformer la ville en ruines ». Il avance d’ailleurs qu’une partie des troupes russes est encore sur place et fustige « des déclarations télévisées mises en scène » de la Russie. 
 

La rédaction d'OMERTA

Soutenez un média 100% indépendant

Pour découvrir la suite, souscrivez à notre offre de pré-abonnement

Participez à l'essor d'un média 100% indépendant
Accédez à tous nos contenus sur le site, l'application mobile et la plateforme vidéo
Profitez de décryptages exclusifs, d'analyses rigoureuses et d'investigations étayées

Commentaires

Jean Paul Jaillot

Il y a 1 ans

Signaler

0

La mise en scène RUSSE doit interpeller à l'évidence. Il faut savoir que la phase de désengagement d'une force est une manœuvre militaire complexe et sensible (autrement dit, très dangereuse). Les Ukrainiens ont raison d'être prudents d'autant que toute la zone évacuée sera polluée

À lire

Enseignement : les défis du gouvernement Barnier

Si la personnalité du ministre de l’Éducation nationale déconcerte un peu, il en va autrement de de son collègue de l’Enseignement supérieur et du ministre délégué à la Réussite scolaire qui sont à la hauteur des enjeux. Reste à savoir comment sauver le navire.

UE : des objectifs commerciaux qui dépendent des élections présidentielles américaines

À moins d'un mois des élections présidentielles américaines, l'Union européenne envisage tous les scénarios possibles, afin de préparer leurs réactions sur les sujets commerciaux entre les États-Unis et l'UE.

Une nouvelle loi immigration prévue pour 2025

Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, a annoncé dimanche 13 octobre qu'une nouvelle loi sur l'immigration serait examinée début 2025. Moins d’un an après un texte dénoncé par la gauche, ce projet vise à prolonger la détention des étrangers en situation irrégulière jugés dangereux.

Sur la piste du baron Ungern

Un texte jusque-là inédit, permet une nouvelle approche, sombre et violente, d’un de ces « seigneurs de la guerre » qui s’illustrèrent aux confins de la Chine et de la Russie aux lendemains de la Première guerre mondiale. Ce Balte passé chez les Bouriates n’est autre que le mythique général baron Ungern.

Le 19 septembre, l’Empire contre-attaque dans les pages d'OMERTA !

Vous l’attendiez, il arrive ! Le sixième numéro du magazine trimestriel OMERTA saisit l’occasion de la campagne présidentielle américaine qui bat son plein entre Donald Trump et Kamala Harris pour une plongée au cœur de l’Amérique et de ses réseaux en France, en Europe et dans le reste du monde

À Voir

Iran : retour d'expérience sur CNews de Régis Le Sommier