Son pays compte à peine 10 millions d’habitants et ne représente que 1,2% du PIB de l’Union européenne.
Pourtant, ces dernières années, son dirigeant Viktor Orbán a réussi à faire de la Hongrie un maillon essentiel dans la diplomatie internationale, principalement dans la sphère Est-Ouest, là où un autre petit pays, le Qatar, s’est lui placé dans une position incontournable sur le Moyen-Orient et l’Afrique. Ce succès est consacré par la proposition faite hier soir par Donald Trump et Vladimir Poutine de se rencontrer prochainement à Budapest pour tenter de remettre les négociations sur la guerre en Ukraine sur les fonts baptismaux.
Ce rebondissement est paradoxal. Viktor Orbán fait en effet figure de vilain petit canard de l’Union européenne. Avec son acolyte, Robert Fico, qui avait eu l’audace de se rendre en mai dernier aux commémorations de la fin de la Seconde Guerre mondiale à Moscou, ils subissent régulièrement les foudres d’Ursula Van der Leyen et de ses alliés. Récemment, certains ont même proposé une interdiction du droit de véto de la Hongrie, ce qui revient à son bannissement. On reproche à Orbán sa proximité avec Poutine, mais aussi indirectement son amitié de longue date avec Trump. Or aujourd’hui, le calcul fait par la Hongrie semble être payant.
À l’heure où l’Europe agite le chiffon d’un conflit mondial, où Ursula Van der Leyen annonce qu’elle sera prête militairement pour « un conflit avec la Russie en 2030 », où Emmanuel Macron parle de puissance agressive, Orbán poursuit ce qu’il appelle la « mission de la paix ». Et Trump et Poutine répondent présents.