USA : alignement sur les positions de Trump à l’international

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« L’heure de mettre un terme à la guerre en Ukraine a sonné ». Eh non, ce n’est pas une saillie de Tucker Carlson, un avertissement de Steve Bannon ou un podcast de Joe Rogan. Non, non. C’est le titre de la dernière analyse du magazine « Foreign Affairs », plus connu pour sa proximité ancienne bien que critique parfois avec les néoconservateurs qu’avec celle de Donald Trump.

D’ailleurs, en sous-titre, le magazine enfonce le clou : « Trump peut faire mentir les sceptiques et conclure un deal ». Cet alignement des planètes américaines sur la guerre en Ukraine où même les faucons les plus acharnés à la perte de Poutine comme le sénateur Lindsey Graham l’ont mis en veilleuse devrait être pris en compte par les dirigeants européens. En effet, ce ne sont pas seulement Trump et son équipe qui, à travers leurs prises de position ou la rédaction du document de la « Stratégie de sécurité nationale », donnent le sentiment d’abandonner l’Europe ou par moment de vouloir la façonner à leur image, c’est toute l’Amérique qui veut mettre cette guerre derrière elle.

Attention, cela va peut-être être violent. Parlez-en aux Vietnamiens et aux Afghans, quand l’Oncle Sam plie les gaules, c’est du brutal, pour plagier Michel Audiard. « Foreign Affairs » fait les constats suivants :

– La guerre doit s’arrêter.
– Plus l’Ukraine attend, plus elle sera détruite.
– Pas de guerre contre la Russie pour sauver l’Ukraine.
– La reconstruction coûtera 500 milliards de dollars.
– Kiev ne peut pas freiner la Russie.
– Sept millions d’Ukrainiens ont fui le pays.
– La concentration de pouvoir à Kiev sape les fondations du pays.
– Le scandale de corruption illustre la concentration de pouvoir.
– La Russie gagne mais elle paye un lourd tribut pour des gains territoriaux marginaux.
– La Russie a perdu 1 million d’hommes (chiffre invérifiable).
– Après deux années de croissance à plus de 4%, l’économie ralentit.
– Moscou n’a pas investi dans des technologies d’avant-garde et se trouvera à la traîne des US et de la Chine parmi les grandes puissances.

Le magazine constate en outre que l’Ukraine et la Russie sont en désaccord sur la répartition des territoires et, évidemment, l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN. Mais il n’a plus le caractère impératif sur ce dernier point que pouvaient avoir ses articles il y a seulement six mois. Il est néanmoins nécessaire de rappeler que les États-Unis ont une responsabilité dans ce qui s’est passé en Ukraine. Leur désengagement comme constat du réel ne devrait pas les soustraire à leurs obligations…

« Foreign Affairs » croit néanmoins à la possibilité d’un accord. À noter qu’en dehors du fait souhaitable de l’intégration de l’Ukraine dans l’Union européenne, comme dans les discours de Trump désormais, les alliés européens sont très peu mentionnés, sauf en négatif. C’est l’un des enseignements de la volte-face des États-Unis. Tout le monde ou presque s’aligne derrière Trump, même si beaucoup le critiquent sur sa politique intérieure, comme s’il avait été tout du long le révélateur d’une tendance américaine que les Européens n’ont pas su voir.

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