Une Américaine recrutée par la Commission européenne pour régenter la concurrence

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C’est fait ! Professeur d’économie à la prestigieuse université de Yale depuis 24 ans, ancienne haut-fonctionnaire de l’administration Obama (au sein de la division antitrust du département de la Justice), Fiona Scott Morton a été confirmée au poste de « chief economist » à la direction de la concurrence de la Commission européenne. Comme s’en inquiétait il y a quelques semaines dans Causeur l’essayiste Céline Pina : « Une Américaine veillerait donc à l’application stricte des règles de concurrence, ces mêmes règles qui sont accusées d’affaiblir l’Europe et de l’empêcher d’être la puissance économique qu’elle pourrait être et dont les États-Unis s’extraient sans remords quand il s’agit de favoriser leurs entreprises. » 

Ancienne des GAFAM
Il ne s’agit pas ici de remettre en cause les brillantes qualités universitaires et professionnelles de Fiona Scott Morton, mais bien de s’inquiéter que le secteur très sensible de la concurrence, qui perturbe souvent les relations transatlantiques, se voit confier à un pur produit du système politico-entrepreneurial américain. En effet, outre ses fonctions au sein de l’administration, elle a travaillé pour le compte d’Apple et de Microsoft tout en portant la charge contre Google et Facebook. Ses engagements professionnels passés contribuent à jeter la suspicion sur l’indépendance qu’elle pourrait avoir à l’avenir, tant vis-à-vis des autorités américaines que des GAFAM.

Les premières réactions politiques à cette nomination n’ont pas tardées : Sophia Chikirou, député LFI de Paris a réagi énergiquement à cette nomination sur le réseau social Twitter : « L’atlantisme de l’Union européenne est nuisible aux entreprises françaises. Il est urgent de nettoyer le machin des lobbys à commencer par les non européens ! La France doit s’opposer fermement à cette désignation. » Un de ses collègues de Loire-Atlantique, Matthias Tavel, a utilisé le même canal : « Et bientôt Biden président du Conseil européen ? La France doit s’opposer à la nomination de cette ressortissante américaine à un poste clé à la Commission européenne. Assez de naïveté et de vassalisation ! »

En France, une telle situation serait impossible, les fonctionnaires devant être de nationalité française. A Bruxelles, au sein d’une Commission européenne acquise à l’idéologie libre-échangiste et convaincu d’évoluer dans une ère postnationale, tout est possible. Même de confier la régulation de la concurrence à une représentante des intérêts américains.

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