Le Kremlin s’est déclaré prêt à envisager un troisième cycle de discussions avec l’Ukraine, tout en soulignant que les positions des deux camps restaient profondément divergentes.
« Il faudra beaucoup de travail pour rapprocher les points de vue », a indiqué Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, lundi 21 juillet. Alors que les deux précédentes rencontres à Istanbul ont échoué à poser les bases d’un cessez-le-feu, Moscou accuse les Occidentaux de chercher à imposer un agenda irréaliste en faveur de Kiev.
La proposition de Volodymyr Zelensky de relancer les pourparlers cette semaine intervient dans un climat diplomatique tendu. Washington, par la voix de Donald Trump, a fixé à la Russie un ultimatum de 50 jours pour conclure un accord de paix, sous peine de nouvelles sanctions. Dans le même temps, les États-Unis annoncent la reprise de livraisons d’armes à l’Ukraine, financées par l’Otan, ajoutant à la pression militaire sur Moscou, qui y voit une tentative d’étouffement plutôt qu’un effort sincère de médiation.
À Kiev, la diplomatie française s’active également. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, en visite officielle, a réitéré le soutien de Paris au gouvernement Zelensky et évoqué la production de drones par des entreprises françaises directement sur le sol ukrainien. Une initiative perçue par la Russie comme une escalade technologique et une immixtion directe dans le conflit. Sur le plan militaire, Londres et Berlin annoncent aussi une intensification des livraisons d’armement, sous l’égide du groupe de contact UDCG, et appellent à une « campagne de 50 jours » pour « forcer Poutine à négocier ».
Sur le terrain, les frappes nocturnes russes sur Kiev ont causé la mort d’un civil et fait plusieurs blessés, selon les autorités locales. Le ministère russe de la Défense affirme pour sa part avoir ciblé avec précision des infrastructures militaires ukrainiennes, notamment des aérodromes et des centres de production d’armement. L’armée de l’air ukrainienne a revendiqué l’interception de plus de 400 drones, mais les dégâts constatés dans la capitale laissent penser que plusieurs engins ont atteint leurs objectifs.
Malgré les condamnations occidentales et les annonces de nouvelles sanctions, Moscou insiste sur sa volonté de parvenir à un règlement politique, mais dans un cadre qui respecte ses lignes rouges sécuritaires. Pour les responsables russes, l’issue du conflit ne pourra être trouvée que par la diplomatie, à condition que les négociations soient sincères, équilibrées et libérées de l’influence des capitales étrangères.