12 000, c’est le nombre de corps de soldats qui seront remis aux parties respectives à l’issue des discussions qui ont eu lieu hier à Istanbul entre les délégations russe et ukrainienne. 6 000 de chaque côté. C’est le plus petit dénominateur commun auquel les deux adversaires ont convenu d’adhérer.

L’accord concerne aussi les vivants, les blessés les plus graves entre autres, qui seront échangés, comme il y a quinze jours, après la reprise des discussions directes. L’échange est prévu la semaine prochaine. Un cessez-le-feu de quelques jours sera peut-être nécessaire sur certains secteurs du front pour permettre qu’il se déroule dans les meilleures conditions. Les discussions ont également porté sur la restitution de 339 enfants ukrainiens que Kiev considère avoir été enlevés par la Russie, alors que Moscou assure que ses soldats les ont sauvés des combats. La Russie en a déjà restitué 101, contre 22 enfants russes pour l’Ukraine.
Les discussions auront duré à peine une heure contre deux la première fois. Cette fois, on a laissé les interprètes de côté, elles ont eu lieu en russe de bout en bout. Russes et Ukrainiens étaient censés se remettre l’un à l’autre des mémorandums sur leurs conditions pour la paix. Traduction : la négociation, à ce stade, c’est avant tout négocier sur ce sur quoi on va négocier. Contrôle de l’intégralité des régions administratives conquises depuis 2014 et surtout depuis 2022 pour les Russes, neutralité de l’Ukraine, démilitarisation, et levée de toutes les sanctions prises contre la Russie. L’Ukraine a réagi en acceptant seulement d’« étudier » ces propositions. Il va de soi que la plupart sont, de son point de vue, inacceptables, sauf à ce que le pays capitule, ce qui semble in fine être le but des Russes qui avancent sur le terrain. À noter que, du point de vue russe, on recherche un accord global de paix avant le cessez-le-feu, alors que, pour les Ukrainiens, c’est le contraire. Dernier constat : le succès de l’opération « Toile d’araignée », où une partie des bombardiers stratégiques russes ont été détruits, ne semble pas avoir pesé sur les négociations…
Voir aussi : en direct d’Istanbul, le niet de Poutine ?