La confidence a été faite par un fidèle de Trump : le général Keith Kellogg, qui était son premier négociateur sur l’Ukraine.
Les négociations de paix entre Ukrainiens et Russes butent selon lui sur deux choses principalement : la question des territoires et le statut de la centrale atomique de Zaporojié. « Ce sont les cent derniers mètres, a précisé Kellogg, les plus difficiles. »
Vladimir Poutine, on le sait, souhaite récupérer l’intégralité du Donbass. Il semble plus souple en revanche sur le reste des parties des oblasts de Zaporojié et de Kherson encore aux mains des Ukrainiens. Les Ukrainiens restent arc-boutés sur l’impossibilité qui leur est faite de céder des territoires, à la suite d’une décision de Volodymyr Zelensky lui-même qui l’a inscrite dans la constitution. Le territoire en soi est un obstacle, mais il n’y a pas que cela. La partie du Donbass encore ukrainienne, soit quelque 20% de l’oblast de Donetsk, constitue un rideau défensif redoutable sous la forme d’une série de villes fortifiées depuis 2014. Le risque pour l’Ukraine si elle les cède, c’est que, si les Russes recommencent la guerre, la route du Dniepr leur sera ouverte, géographie oblige.
C’est aussi une question de survie politique pour Zelensky, notamment vis-à-vis de ses ultras qui l’attendent au tournant. Pour céder ces territoires qui, les Américains en sont désormais persuadés, seront conquis tôt ou tard par les troupes russes, Zelensky doit négocier des garanties de sécurité solides, sans prononcer le mot « OTAN » mais en faisant en sorte que ce point de l’accord soit suffisamment solide pour dissuader les Russes de recommencer.
Les Américains sont passés à la vitesse supérieure néanmoins en activant la carte judiciaire. Les deux agences anti-corruption ont dévoilé leurs premières enquêtes, à point nommé. Le timing ne pouvait être meilleur pour engager en parallèle une nouvelle négociation. Zelensky apparaît affaibli par la mise à l’écart de son tout puissant chef de cabinet Andreï Yermak. Il n’est ni en mesure de dire non à Trump, ni peut compter sur des Européens divisés qui ne replaceront jamais les Américains. La négociation avance, plus vite qu’on ne pouvait l’espérer. Il reste cependant les « derniers cent mètres, comme le dit Keith Kellog, les plus durs »…





