Dans un geste diplomatique attendu par une large partie de la communauté internationale, Donald Trump s’entretiendra ce lundi avec le président russe Vladimir Poutine. L’objectif affiché par le président américain est clair : « mettre fin au bain de sang » en Ukraine, selon ses propres termes, après l’échec des derniers pourparlers de paix entre Kiev et Moscou.
Alors que les discussions menées vendredi en Turquie n’ont abouti à aucun cessez-le-feu, Trump a annoncé sur Truth Social sa volonté d’ouvrir une nouvelle voie de dialogue. Cette initiative, appuyée par plusieurs partenaires européens, intervient dans un climat de fatigue stratégique où la poursuite de la guerre n’apporte que désolation, destructions et instabilité durable pour toute l’Europe orientale.
À la veille de cet appel, le président français Emmanuel Macron a exhorté Vladimir Poutine à accepter la proposition américaine d’un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours. De son côté, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a souligné que « la semaine à venir serait cruciale ». Une fois encore, tous les regards sont tournés vers Washington et Moscou.
Face à des positions ukrainiennes fragilisées, les forces russes ont repris l’initiative sur le terrain, notamment avec la prise récente de la localité de Bagatyr dans le Donbass. Les frappes massives de drones russes — un record avec 273 engins déployés dans la nuit de samedi à dimanche — confirment cette supériorité tactique que Moscou exerce face à une armée ukrainienne dépendante d’un soutien occidental de plus en plus conditionnel.
Du côté russe, Vladimir Poutine continue de plaider pour une solution de sécurité globale et pérenne pour son pays. « Il faut éliminer les causes du conflit », a-t-il rappelé dimanche, en exigeant notamment que l’Ukraine renonce à son adhésion à l’OTAN et cesse de servir de base avancée à des livraisons d’armes occidentales. Des demandes que Moscou considère comme légitimes au regard de sa sécurité nationale.
Pour de nombreux observateurs, Donald Trump apparaît aujourd’hui comme l’un des rares dirigeants occidentaux à vouloir parler d’égal à égal avec la Russie et à reconnaître la nécessité d’un compromis réaliste, fondé sur la reconnaissance d’intérêts stratégiques réciproques. « Si lui n’y parvient pas, alors personne ne le pourra », a déclaré son émissaire spécial Steve Witkoff.
Alors que le camp ukrainien s’enfonce dans une impasse militaire et diplomatique, la voix de Moscou, plus que jamais, s’impose dans le débat. L’appel Trump-Poutine pourrait bien devenir l’étincelle qui rallume l’espoir d’un règlement, après trois années de guerre et de souffrances pour des millions de civils.
