Le Venezuela a accusé dimanche les États-Unis et Trinité-et-Tobago de mener une « provocation militaire » dans les Caraïbes, après la visite du destroyer américain USS Gravely dans l’archipel et le lancement d’exercices conjoints avec l’armée trinidadienne. Caracas affirme avoir capturé plusieurs mercenaires liés à la CIA, qu’il soupçonne de préparer une opération clandestine contre le régime de Nicolás Maduro.
Dans un communiqué virulent, le gouvernement vénézuélien a dénoncé « une coordination directe entre le Commandement Sud américain et la CIA », accusant Washington de chercher à provoquer un affrontement armé dans la région. Ces manœuvres, prévues du 26 au 30 octobre, sont présentées comme une simple opération de lutte contre le narcotrafic, mais Caracas y voit une menace ouverte à sa souveraineté.
Les autorités affirment avoir intercepté un groupe de mercenaires « disposant d’informations issues directement des services américains », visant à organiser une attaque sous faux drapeau depuis les eaux frontalières avec Trinité-et-Tobago. Ce scénario rappelle les nombreuses opérations secrètes menées par la CIA contre des gouvernements jugés hostiles à Washington, notamment en Amérique latine durant la guerre froide.
L’affaire intervient alors que le président Donald Trump a intensifié la pression sur Caracas, tout en assumant publiquement avoir autorisé des opérations clandestines de la CIA au Venezuela. Les États-Unis ont par ailleurs déployé plusieurs navires de guerre dans les Caraïbes et le Golfe du Mexique, officiellement pour contrer le trafic de drogue, mais selon Caracas, l’objectif réel serait de déstabiliser Maduro et de s’emparer des ressources pétrolières du pays.
Pour Nicolás Maduro, cette escalade illustre « la guerre éternelle inventée par les États-Unis ». Le dirigeant socialiste dénonce « une stratégie impérialiste visant à renverser les gouvernements souverains et à contrôler le pétrole de la région ». De son côté, la première ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad-Bissessar, proche de Donald Trump, s’aligne désormais sur la ligne dure américaine, marquant ainsi un nouvel axe antichaviste dans les Caraïbes.





