Le président sud-coréen Lee Jae Myung a lancé un sérieux avertissement lundi, évoquant la possibilité d’un conflit « accidentel » avec la Corée du Nord après que Pyongyang a coupé toutes les lignes de communication avec Séoul.
Cette rupture totale intervient alors même que le chef de l’État sud-coréen tente depuis son arrivée au pouvoir d’apaiser les relations intercoréennes en proposant des discussions sans conditions, restées lettre morte.
Lors d’un déplacement depuis le sommet du G20 en Afrique du Sud, Lee Jae Myung a reconnu que la confiance entre les deux capitales était désormais au plus bas. Pyongyang multiplie les déclarations agressives et les gestes militaires, laissant craindre une escalade non maîtrisée. Pour Séoul, l’absence de tout canal de communication crée un environnement dangereux dans lequel un incident pourrait rapidement dégénérer.
La Corée du Nord a répliqué en dénonçant l’accord conclu entre Séoul et Washington pour la production conjointe de sous-marins à propulsion nucléaire, qualifiant l’initiative d’acte de confrontation américain susceptible de déclencher un « domino nucléaire » en Asie-Pacifique. Pyongyang y voit un nouveau pas vers la militarisation de la région par les États-Unis et leurs alliés, au risque d’un emballement stratégique.
Face aux critiques nord-coréennes, la présidence sud-coréenne affirme ne nourrir aucune intention hostile et insiste sur un accord présenté comme strictement défensif. Séoul considère cette coopération avec Washington comme un moyen de renforcer sa sécurité, alors que la péninsule est marquée par de multiples incursions nord-coréennes ces derniers mois et par l’absence de réponse aux appels au dialogue.
Dans ce contexte explosif, Séoul a proposé de nouveaux pourparlers militaires afin de définir une ligne de démarcation plus claire entre les deux pays, une première en sept ans. Mais Pyongyang n’a, pour l’heure, donné aucun signe d’ouverture. Les deux États restent techniquement en guerre, l’armistice de 1953 n’ayant jamais été transformé en traité de paix, et les signaux actuels renforcent la crainte d’un dérapage militaire dans une région où les rivalités de grandes puissances s’intensifient.





