Roumanie : le pari audacieux de George Simion

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Il y a un mois, lors de notre rencontre dans un restaurant du centre-ville de Bucarest, il disait à Omerta que « rien ne l’étonnait plus en Roumanie » et qu’il était possible qu’il soit tout bonnement arrêté avant l’élection. Après le séisme d’hier soir et sa victoire avec plus de 40  % des voix au premier tour de l’élection présidentielle, il sera plus compliqué de le placer derrière les barreaux…

George Simion possède désormais de fortes chances de devenir le prochain président roumain. Son score est pratiquement le double de celui de Câlin Georgescu en novembre dernier. À l’époque, la percée d’un candidat « alternatif » avait valu l’annulation de l’élection décidée par la Cour constitutionnelle roumaine. Georgescu avait tenté le 28 février dernier de présenter sa candidature à une nouvelle élection. Cette fois, il avait été banni irrévocablement et s’était rangé derrière la candidature de Simion. On ne peut que constater que ces décisions aux prétextes douteux d’« ingérences russes » ont profondément choqué les Roumains, qui l’ont exprimé massivement dans les urnes.

Voir aussi : Interview exclusive avec George Simion : le futur président roumain ?

George Simion présente l’avantage d’avoir un discours plus conciliant que celui de Georgescu, notamment vis-à-vis de l’OTAN. Là aussi, lorsque je lui ai demandé s’il avait subi des pressions ou du « donner des garanties », il m’a assuré que non. Sur l’Union européenne, il présente aussi l’avantage d’avoir une posture moins radicale que Georgescu, dans la droite ligne des positions de Giorgia Meloni en Italie. C’est-à-dire d’être dans la ligne de Donald Trump sans s’affranchir de l’Union européenne, une sorte de jeu d’équilibristes qui consiste à n’antagoniser personne et à permettre d’accéder au pouvoir et de s’y maintenir.

Nouveau documentaire : Roumanie, au pays des élections volées

Est-ce un tort ? Après tout, le modèle italien a su s’imposer. Moins d’immigration clandestine et des résultats économiques à faire pâlir le voisin français. Le mois dernier, Georgia Meloni s’est rendue seule à Washington pour négocier les droits de douane avec Trump pour son pays mais plus largement, elle a plaidé pour une coopération avec l’Europe. Trump ayant décidé de s’adresser aux responsables des pays européens en méprisant souverainement l’Union européenne, c’est peut-être la bonne tactique pour la Roumanie aussi. En attendant, il reste à George Simion à se faire élire le 18 mai prochain. Malgré l’avance considérable qu’il possède et le sentiment de colère qui habitent les Roumains de s’être fait voler leur élection, la partie s’annonce serrée…

Trump-Poutine

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