Réforme des retraites : un dialogue de sourds

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Incontestablement, le soufflet de l’opposition à la réforme du système des retraites en France n’est pas retombé. La coalition intersyndicale à la manœuvre et qui inclut les réformistes de la CFDT aux côtés de la CGT ou de FO entend poursuivre la mobilisation dans la rue. Les manifestations d’hier ont réuni 1,28 million de personnes battant le pavé sur l’ensemble du territoire national selon le ministère de l’Intérieur, beaucoup plus selon les organisateurs. 

Le syndicat CFDT laisse entendre, par la voix de son secrétaire général Laurent Berger, qu’il n’acceptera pas un passage en force de l’exécutif et réclame donc un vote clair du Parlement en faveur de la réforme pour en accepter la légitimité. Le patron de la CFDT vise ici la tentation du gouvernement de recourir à la procédure de l’article 49-3 de la Constitution pour contourner une absence possible de majorité parlementaire sur le texte.

Vers une pénurie de carburant
De son côté, la fraction la plus radicale de la CGT orchestre le blocage des ports de mer, des raffineries et des incinérateurs à ordures. A défaut de parvenir à bloquer les transports en communs, elle espère ainsi engager un bras de fer susceptible de paralyser le pays en le privant d’approvisionnement en carburant. Des coupures sporadiques de courant dans des lieux ciblés et symboliques (permanences parlementaires) ont également eu lieu.

De son côté, la coalition intersyndicale a demandé à être reçue en urgence à l’Élysée par le Président de la République. Une demande jugée irrecevable à ce stade par le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, pour qui l’heure est au débat parlementaire, la discussion se poursuivant au Sénat. Emmanuel Macron craint surtout de trop avoir à s’engager sur une réforme très contestée par les Français. Il préfère donc que le dossier soit traité aussi longtemps que possible par Élisabeth Borne depuis Matignon. Une nouvelle journée de mobilisation nationale est prévue dès ce samedi 11 mars par les syndicats.

Une fois l’examen accéléré du projet de loi en cours achevée au Sénat, dont la majorité repose sur l’alliance de la droite et du centre droit, une commission mixte paritaire des deux chambres parlementaires se réunira pour tenter de concilier leurs positions. Une commission où le poids du parti LR pèsera lourd.

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