Présidence LR : la sobre victoire d’Eric Ciotti

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Plus qu’au siège des Républicains, c’est au très proustien « Odette et Charlus » situé dans la même rue de Vaugirard et tenu par un jovial patron breton qu’il fallait être ce dimanche 11 décembre 2022 au soir pour vivre la soirée du second tour de l’élection interne du président du parti Les Républicains. C’est le lieu qu’avait réservé le député Éric Ciotti, plutôt confiant dans sa possible victoire, vue l’avance obtenue au premier tour du scrutin et l’absence de consignes de vote d’Aurélien Pradié. Le scrutin électronique fermait à 18h et le résultat tombait dès 18h20 : Éric Ciotti l’emportait d’une courte tête mais sans contestation possible face au sénateur Bruno Retailleau avec 53,7 % des voix.
Soutenu dans la dernière ligne droite par ses amis François Baroin et Christian Jacob, Éric Ciotti a su mobiliser le réflexe conservateur des adhérents issus comme lui du RPR face à l’ancien lieutenant de Philippe de Villiers, flanqué de figures censées incarner un renouveau intellectuel au sein de la droite modérée : François-Xavier Bellamy et Julien Aubert. L’entourage de Valérie Pécresse, candidate malheureuse à l’élection présidentielle était partagé : si Othman Nasrou, élu de Trappes, était un des élus mis en avant par Bruno Retailleau, Florence Portelli, maire de Taverny soutenait ouvertement Éric Ciotti.
Clap de fin filloniste
Parmi les soutiens du vainqueur on remarquait ce soir là ses amis des Alpes-Maritimes, comme les députés Michèle Tabarot et Éric Pauget, le député du Rhône Alexandre Portier, proche de Laurent Wauquiez, ainsi que Guilhem Carayon, président des Jeunes Républicains. Absent de la soirée, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes fait, pour beaucoup de proches d’Éric Ciotti, figure de candidat LR naturel pour l’élection présidentielle 2022. Mais l’ambiance dimanche soir était beaucoup plus sobre que lors de l’élection de Laurent Wauquiez à la présidence LR dès le premier tour de scrutin en décembre 2017 avec 74 % des voix avec le soutien de Virginie Calmels et face à Maël de Calan et… Florence Portelli.
La défaite de Bruno Retailleau sonne comme le clap final de l’aventure filloniste puisqu’il s’était vu confier au lendemain de la défaite de l’ancien Premier ministre à l’élection présidentielle 2017, les clefs du courant libéral-conservateur initié par l’élu sarthois. Les amis de Nicolas Sarkozy et de Jacques Chirac récupèrent une nouvelle fois les clefs du parti jadis hégémonique à droite. Il resta à savoir ce que veut et ce que peut en faire Éric Ciotti, alors que de nouveaux élus, tel le maire de Metz, François Grosdidier, ou celui de Nice, Christian Estrosi, décident de claquer la porte et pour nombre d’entre eux de rejoindre le réseau d’Édouard Philippe. 

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