Panique à Londres: le MI5 accuse la Chine d’espionnage et met Westminster en alerte maximale

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Le Royaume-Uni a ravivé mardi ses inquiétudes sur l’espionnage étranger après une nouvelle alerte lancée par le MI5, affirmant que des agents chinois tenteraient d’approcher des responsables politiques et des hauts fonctionnaires via des plateformes professionnelles comme LinkedIn.

Le ministre de la Sécurité, Dan Jarvis, a dénoncé devant les députés une campagne ciblant directement les institutions démocratiques britanniques, un discours qui intervient dans un contexte politique de plus en plus tendu autour des relations sino-britanniques.

Depuis l’arrivée de Keir Starmer au pouvoir, Londres a pourtant multiplié les signaux d’ouverture envers Pékin, cherchant à relancer les échanges économiques et les investissements. Mais ce rapprochement reste fragile. Quelques semaines plus tôt, l’abandon de poursuites contre deux hommes soupçonnés d’avoir transmis des informations à la Chine avait déjà provoqué un tollé, alimentant les critiques sur le manque de protection accordée au Parlement. Cette affaire a renforcé la pression sur le gouvernement travailliste, accusé par certains d’hésiter entre fermeté sécuritaire et intérêt économique.

Le MI5 assure que les profils suspects identifiés en ligne tentent d’établir des liens durables avec des personnalités ayant accès à des informations sensibles, notamment des parlementaires, des fonctionnaires, des économistes et des analystes. Cette mise en garde fait écho à des avertissements répétés ces derniers mois sur la montée des activités de cyberespionnage, de transferts technologiques clandestins et d’intimidation d’opposants sur le sol britannique. Un audit publié à Londres en juin signalait déjà une augmentation notable de ces tentatives attribuées à Pékin.

Face à cette menace, le Royaume-Uni a annoncé un investissement massif de 700 millions d’euros dans ses services de renseignement. Une réaction jugée tardive par certains responsables à Westminster, qui dénoncent une vulnérabilité persistante des institutions britanniques et un manque de vigilance de la part du gouvernement. Le patron du MI5, Ken McCallum, avait même exhorté le pays à « se défendre avec fermeté », tout en reconnaissant la complexité d’un contexte où la Chine demeure l’un des principaux partenaires économiques du Royaume-Uni.

Pékin, de son côté, rejette fermement toutes ces accusations et les qualifie d’« inventions » et de « calomnies malveillantes », dénonçant une stratégie britannique visant à entretenir la méfiance. La diplomatie chinoise accuse Londres d’alimenter les tensions au détriment d’un dialogue constructif, alors même que Starmer affirme vouloir « maximiser les opportunités » avec la Chine tout en gérant les défis qu’elle représente. Cette divergence d’approche illustre un Royaume-Uni tiraillé entre impératifs stratégiques, dépendances économiques et pressions politiques internes.

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