Moins d’étrangers en rétention, mais une durée prolongée : les associations tirent la sonnette d’alarme

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Les Centres de rétention administrative (CRA) en France ont vu une diminution du nombre d’étrangers en situation irrégulière en 2024, avec 40 592 personnes retenues, contre 46 955 en 2023.

Cependant, la durée de rétention a significativement augmenté, passant en moyenne de 28,5 jours en 2023 à 33 jours en 2024. Ce phénomène a suscité des préoccupations chez les associations intervenant dans ces centres, qui dénoncent l’impact négatif de cette prolongation sur la santé physique et mentale des personnes retenues.

Les associations signalent que, bien que le nombre de placements ait diminué, la durée moyenne de rétention a doublé en seulement quatre ans. En 2020, cette durée était de 16,7 jours. Les conditions dans les CRA seraient de plus en plus problématiques, avec des cas de tentatives de suicide, d’automutilation et de violences.

Le rapport des associations met également en lumière le manque d’efficacité de cette politique, soulignant que la majorité des éloignements ont lieu dans les 45 premiers jours, et que l’extension de la durée de rétention ne conduit pas à un nombre significatif d’éloignements supplémentaires. En effet, 57,6 % des personnes retenues ont été libérées avant la fin de leur période de rétention.

La proposition de loi déposée par la droite sénatoriale, qui prévoit d’étendre la durée maximale de rétention à 210 jours pour certains condamnés, a également exacerbé les tensions. Les associations, qui ont exprimé des inquiétudes quant à l’impact de cette loi sur les droits des personnes retenues, déplorent une volonté de les évincer des centres de rétention, où elles assurent actuellement un rôle d’information et de défense des droits des migrants.

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