Les chasseurs épargnés par le gouvernement

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Une fois de plus, le gouvernement fait le choix de n’apporter que peu de contraintes à la pratique de la chasse. Au terme de plusieurs mois de débats, quatorze mesures ont accouché au sein du « plan chasse ». L’objectif ? Tendre vers le « zéro accident », alors que l’année dernière a connu une légère augmentation des accidents de chasse, déjà en faible nombre. 
 

Errare humanum est 

Restreindre l’usage de la chasse n’est jamais une mince affaire pour le gouvernement Renaissance. En effet, d’un côté, le gouvernement est incité à prendre des mesures de contrôle, notamment sous la pression d’une opinion publique majoritairement défavorable à la chasse. Ainsi, selon un récent sondage de l’Ifop, ce seraient environ 78% des Français qui souhaiteraient mettre en place un « dimanche non-chassé ». En cause : la peur de se faire tirer dessus lors d’une promenade en forêt, alors que seulement deux accidents mortels en lien avec des promeneurs ont eu lieu sur la saison 2021-2022. 

Deux, c’est déjà deux de trop évidemment. Six autres accidents sont à déplorer sur cette même saison, concernant cette fois les chasseurs eux-mêmes. Mais tout de même, lorsque dans le même sondage, 70% des Français déclarent ne pas se sentir en sécurité en forêt, on peut trouver la réaction excessive. En comparaison, 59% des Français « seulement » se sentent parfois de « en insécurité » selon un sondage publié en juin 2022. Lorsqu’on compare les morts causées par la chasse et celles causées par la montée de la criminalité, on a un peu de mal à comprendre. En parallèle, si l’on excepte l’année 2022, ces vingt dernières années ont vu baisser le nombre d’accidents de chasse. 

Ce qui motive aussi les Français à être opposés à la chasse (51% sont favorables à son interdiction définitive), c’est la protection animale. En effet, alors que 84% des Français accordent une « grande importance » à la protection des animaux. La chasse étant majoritairement vue comme une attaque à la nature, elle ne bénéficie donc pas d’une bonne image. Dans un sens contraire, la communication des chasseurs, consistant à rappeler leur rôle primordial dans l’équilibre de la biodiversité française, tombe dans l’oreille des sourds. 

 
Des annonces prudentes, et électoralistes 

Ce sont donc quatorze mesures qui ont été présentées ce lundi par le gouvernement, dans le but de correspondre aux aspirations de la population et des associations de protection de l’environnement. Pourtant, certaines suggestions comme l’interdiction de la chasse le dimanche (ou dimanche après-midi) ont été rejetées, et pour cause : le gouvernement Macron ménage particulièrement le million de chasseurs français pour obtenir son soutien. 

C’est d’ailleurs de cette manière qu’il avait emporté l’enthousiasme de Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs. Les chasseurs représentant une base électorale non-négligeable, mais clivante, le gouvernement ménage sans cesse la chèvre et le chou les concernant. 

Ainsi, c’est d’abord un délit d’alcoolémie (et de stupéfiants) qui a été instauré par Bénédicte Couillard, similaire à un contrôle positif au volant. Une amende de 135 euros, soit exactement le même barème, sera appliquée dans le cadre d’une partie de chasse avec un taux supérieur à 0,5g/L. 

Ensuite, le gouvernement a souhaité mettre les bouchées doubles sur la formation des chasseurs. L’objectif principal est que tous soient formés d’ici à 2029, avec une formation spécialisée pour les organisateurs de battues. 

Mais une autre mesure a été assez décriée, par les chasseurs comme par les promeneurs : celle d’une application permettant de voir quels sont les terrains chassés. « Absurde » pour certains, « inutile » pour d’autres, l’idée est apparue comme étant paradoxalement…déconnectée. 

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