Le Nigeria sidéré après l’enlèvement massif de 315 élèves et professeurs dans une école catholique

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Le Nigeria est plongé dans la stupeur après l’enlèvement de 315 élèves et enseignants d’une école catholique du centre du pays, l’une des plus importantes prises d’otages de l’histoire récente.

Les assaillants ont attaqué l’école Saint Mary de Papiri à l’aube, dispersant les élèves dans la brousse avant de les emmener vers des zones forestières contrôlées par des groupes criminels armés. Le président Bola Tinubu a immédiatement annulé sa venue au G20 en Afrique du Sud pour s’occuper de la crise sécuritaire qui secoue son pays.

Selon l’Association des chrétiens du Nigeria, les ravisseurs ont enlevé presque la moitié des élèves de l’établissement. Plusieurs enfants faisaient partie de ceux qui avaient tenté de s’échapper avant d’être rattrapés et capturés. Les autorités locales peinent toujours à établir un bilan définitif, tant la panique a été forte et les familles dispersées. Ce drame intervient dans un contexte où les attaques contre les écoles se multiplient dans le nord du pays malgré les promesses du gouvernement de reprendre le contrôle des zones rurales.

L’État du Niger, tout comme plusieurs régions voisines, a fermé toutes ses écoles pour éviter une nouvelle attaque. Les forces de sécurité ont été renforcées et Abuja a décidé de suspendre l’activité de dizaines de lycées fédéraux. Dans un climat de tension extrême, ces enlèvements surviennent peu après que Donald Trump a accusé les autorités nigérianes d’inaction face aux massacres de civils, mettant publiquement la pression sur Abuja. Le gouvernement américain a de son côté exigé des mesures « urgentes et durables » pour protéger les chrétiens, même si les autorités locales affirment que les victimes appartiennent à toutes les communautés.

Ces attaques rappellent la brutalité de bandes criminelles désormais lourdement armées, qui agissent dans des zones où l’État est quasi absent. Motivés par les rançons et de plus en plus liés aux groupes jihadistes actifs dans le nord-est, ces groupes installent leurs bases dans d’immenses forêts où ils tiennent des centaines de kilomètres de terrain. Depuis plus de dix ans, le Nigeria subit les ravages de kidnappings massifs qui n’ont jamais réellement cessé depuis l’affaire tragique de Chibok.

Les familles des élèves se sont rendues par centaines autour de l’école détruite, espérant reconnaître un nom parmi la liste des quelques enfants parvenus à s’échapper. Beaucoup ont retrouvé des dortoirs vides et des vêtements jetés à la hâte dans la panique. Le pape Léon XIV a demandé la « libération immédiate » des otages, soulignant que le pays traverse l’une des pires crises sécuritaires de son histoire récente. Pendant que les forces nigérianes tentent de retrouver la trace des ravisseurs, le Nigeria, géant africain autrefois présenté comme un modèle régional, apparaît plus vulnérable que jamais.

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