Les Slovènes ont finalement dit non à la légalisation du suicide assisté, selon des résultats partiels donnant environ 53% des voix contre le texte adopté cet été par le Parlement.
Ce rejet suspend l’entrée en vigueur de la loi pour au moins un an, malgré une intense campagne menée par le gouvernement libéral et les organisations favorables à la fin de vie médicalement assistée.
Le scrutin a été déclenché par un groupe de citoyens soutenus par l’Église catholique et l’opposition conservatrice, qui dénonçaient une dérive inquiétante vers ce qu’ils qualifient de « poison administré aux malades et aux personnes âgées ». En 2024, un premier référendum avait pourtant donné une courte majorité en faveur du suicide assisté, mais les opposants ont cette fois réussi à mobiliser suffisamment de signatures pour rouvrir le débat.
La loi prévoyait d’autoriser les patients lucides, incurables et souffrant de manière jugée insupportable à mettre fin à leurs jours avec l’aide de médecins. Elle excluait les cas de maladie mentale et ne légalisait pas l’euthanasie. À Ljubljana, certains électeurs, confrontés à la maladie ou aux souffrances de proches, ont exprimé leur soutien au texte, tandis que d’autres ont dénoncé une « culture de la mort » incompatible avec la dignité humaine. Pour ses détracteurs, la priorité doit rester l’accompagnement, non la suppression de la vie.
Le premier ministre Robert Golob avait appelé à voter pour la loi, arguant que chacun devait pouvoir décider « de la dignité de sa fin de vie ». Mais l’Église et une partie de la société ont rappelé que la protection des plus vulnérables prévalait sur une conception individualiste de la mort médicalement encadrée. Avec un corps électoral de 1,7 million de personnes et une participation modérée, le vote traduit une société divisée mais rétive à franchir un cap éthique lourd de conséquences.
Ce rejet ne ferme toutefois pas la porte à un nouveau projet : le Parlement pourra retravailler un texte dans un an. En Europe, les pratiques divergent déjà largement entre suicide assisté et euthanasie, alimentant un débat qui gagne aussi du terrain en France, où le gouvernement envisage lui aussi un référendum en cas de blocage parlementaire.





