Journée de l’Europe : la charge de François-Xavier Bellamy contre l’Allemagne

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Mardi 9 mai, la technocratie européenne avait une pensée émue pour Robert Schuman. Le 9 mai 1950, « la déclaration Schuman » posait les fondements de la construction communautaire européenne. Considérée comme l’acte de naissance de l’Union européenne, cette déclaration et son auteur font l’objet d’une journée de commémoration tous les 9 mai. Mais les tensions diplomatiques entre la France et l’Allemagne noircissent le tableau unitaire de l’Europe. L’eurodéputé François-Xavier Bellamy a profité de l’occasion pour mettre le chancelier Olaf Scholz devant les contradictions de son pays. 
 
« Monsieur le chancelier, parlons-nous franchement, commence le philosophe. Les divergences entre nos pays deviennent souvent inquiétantes. Le mien, la France, a sa responsabilité. Mais derrière les mots, votre coalition finit par mettre l’Europe en danger. » L’Allemagne joue cavalier seul, et ce n’est pas nouveau. Jusqu’à récemment, on fustigeait à tour de bras la naïveté française à croire dans le couple franco-allemand. Aujourd’hui, on n’en parle plus tant le divorce est évident. « Vous parlez d’Europe unie, mais après avoir imposé l’austérité partout, vous lancez le « double woumms », sans prévenir personne », accuse François-Xavier Bellamy. Le « double woumms » avait fait scandale en octobre dernier. Ce plan de relance massif à destination de la seule économie allemande comprend une enveloppe de 200 milliards d’euros. Faute de pouvoir aligner une somme semblable, c’est toute la zone euro qui est déstabilisée. « Le début du cannibalisme au sein de l’Union européenne », taclait le Premier ministre hongrois Viktor Orban. 
 
« Vous dites que nous devons parler d’une seule voix mais vous allez seul en Chine pour y maintenir nos positions au prix de nos dépendances », poursuit l’eurodéputé, se tournant vers le chancelier. Ce dernier pourrait dénoncer les atermoiements du récent voyage d’Emmanuel Macron à Pékin, mais n’était-ce pas là la réponse du berger à la bergère ? Les tensions récentes entre l’Allemagne et la Chine ne doivent pas faire oublier les liens étroits qu’entretiennent économiquement les deux pays. Aux dépens de l’Europe, toujours. 
 
« Vous parlez de solidarité mais quand vous fermez – en pleine crise de l’énergie – votre dernière centrale nucléaire, c’est dans tous nos pays que les factures s’alourdissent. Vos élus font ici tout pour asphyxier cette filière au nom de l’écologie, paraît-il, mais vos ministres agrandissent les mines de charbon en Allemagne et c’est toute l’Europe qu’ils polluent », dénonce François-Xavier Bellamy. Un vieux mantra anti-nucléaire pousse l’Allemagne à se défaire de toutes ces centrales, quitte à étendre son recours aux énergies non renouvelable… un comble couteux pour ses partenaires européens ! 
 
Même constat pour l’immigration : «  Vous dites que l’Europe doit maîtriser les flux migratoires mais vous faites tout pour les augmenter en Allemagne », s’insurge encore l’élu. Car malgré quelques déclarations de façade, l’Allemagne prépare un arsenal législatif pro-migratoire. Le pays a besoin de sept millions de travailleurs. L’immigration semble être la réponse privilégiée par Berlin, mais l’espace Schengen pourra-t-il survivre à cet afflux ? , interroge le média Atlantico. 
 
Et de conclure, en allemand, par les mots d’Hannah Arendt : « Une crise ne devient une catastrophe que si nous y répondons par des idées toutes faites. Il est grand temps de nous remettre en question. » 

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