Iran : après les frappes américaines sur les installations nucléaires, dilemme pour Israël et les États-Unis

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Si le régime ne tombe pas, c’est l’impasse stratégique pour Israël. De cela, nous en saurons plus dans les semaines qui viennent. Pour l’instant, c’est l’incertitude.

Sur les objectifs nucléaires, il y a en même temps la satisfaction pour Tel Aviv de s’être enfin attaqué à sa plus grande hantise, celle de voir un Iran avec la bombe. Personne ne sait en effet où se trouvent les quelques 400 kilogrammes d’uranium enrichi fabriqués par l’Iran et enrichis à 60 %. Rien ne dit que l’Iran, s’il en a encore les moyens, ne va pas tout faire pour fabriquer une bombe.

En 2015, c’était par la négociation qu’on avait obtenu la mise sous contrôle du programme nucléaire iranien. Aujourd’hui, l’uranium enrichi se trouve quelque part. Était-il à Fordo, le plus moderne des complexes nucléaires iraniens frappé dans la nuit par les Américains ? L’Iran, c’est grand, et le pouvoir a eu tout le temps avant les attaques de s’adonner à une de ses activités favorites, la « taqiya », la dissimulation, concept chiite à la base repris par les djihadistes sunnites pour avancer masqués, diffuser leur propagande ou commettre leurs attentats.

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L’autre challenge pour Israël, c’est de renverser le régime. L’opposition interne ou en exil ne fait pas consensus. Ni les royalistes, ni les moudjahidines du peuple, encore moins les mouvements séparatistes kurdes ou balouches. Il n’existe pas de leader né ou légitime. Ce cocktail détonnant d’opposants pourrait tourner à la guerre civile. Sans compter le caractère nationaliste des Iraniens qui détestent rien moins que l’on leur impose quelque chose de l’extérieur. Dans ce contexte, le régime a de quoi s’accrocher et, dans ce cas, la guerre pourrait être longue.

Le dilemme existe aussi pour Donald Trump, qui vient d’engager son pays dans une guerre contre la principale promesse faite à ses électeurs. L’image du président de la paix a vécu. Mais, quid de la suite ? On le voit bien, Trump espère que ce « one shot » sur les installations nucléaires lui permettra de ne pas s’engager davantage. Rien n’est moins certain. Comme pour le nucléaire, personne ne connaît l’état du stock de missiles possédé par Téhéran, ni combien de lanceurs il lui reste. Un Iran qui conserverait son régime serait bientôt perçu comme un échec pour Israël. Sans parler des capacités de nuisance dont dispose toujours l’Iran en bloquant par exemple le détroit d’Ormuz. Un bémol est à apporter à cette option : l’Iran fournit 40 % de son pétrole à la Chine, qui passe justement par ce détroit. Et la Chine est un des principaux alliés de l’Iran…

Voir aussi : Iran/Israël, guerre nucléaire en vue ?

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