À un mois des élections générales prévues le 30 novembre, le Honduras est en proie à une crise politique majeure. La présidente Xiomara Castro a affirmé que l’opposition préparait un « coup d’État électoral », après la divulgation d’enregistrements audio compromettants.
Ces enregistrements, publiés par le procureur général Johel Zelaya, contiendraient les voix de Cossette Lopez, membre du Conseil national électoral, du député Tomas Zambrano, figure du Parti national (droite), et d’un militaire anonyme. On y entendrait des discussions sur la manière de « manipuler le vote populaire ». Castro, dénonçant une « conspiration criminelle », a ordonné aux Forces armées d’ouvrir une enquête et accuse « les mêmes groupes » responsables du coup d’État militaire de 2009 contre son mari, Manuel Zelaya.
L’affaire a immédiatement électrisé la campagne. Les trois principaux candidats, Rixi Moncada du parti Libre au pouvoir, Nasry Asfura du Parti national et Salvador Nasralla du Parti libéral, sont au coude-à-coude dans les sondages. L’opposition nie toute implication, affirmant que les audios ont été « fabriqués à l’aide de l’intelligence artificielle ».
Près de six millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour élire un président, un Congrès de 128 membres et près de 300 conseils municipaux. L’Organisation des États américains a exhorté les partis à « garantir des élections pacifiques et transparentes ». Mais dans un pays marqué par les précédents coups d’État et les liens troubles entre politique et narcotrafic, la méfiance s’installe, annonçant un scrutin explosif.

