C’est une décision historique qui suscite à la fois des applaudissements et de vives critiques. La cour d’appel de Paris a ordonné ce jeudi 17 juillet la libération de Georges Ibrahim Abdallah, militant libanais propalestinien incarcéré depuis 40 ans.
À 74 ans, il est l’un des plus anciens prisonniers de France. Sa sortie de la prison de Lannemezan est prévue pour le 25 juillet.
Condamné en 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité pour la complicité d’assassinat de deux diplomates – l’américain Charles Ray et l’israélien Yacov Barsimentov –, Abdallah dirigeait à l’époque les Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), un groupuscule d’extrême gauche pro-palestinien et anti-israélien. Ce groupe avait revendiqué plusieurs attentats sur le sol français dans les années 1980, certains mortels, dans un contexte de tension intense entre le Liban, Israël et les puissances occidentales.
Libérable depuis 1999, il avait vu toutes ses demandes rejetées par la justice, notamment en raison de son refus de se repentir et de son engagement toujours affirmé en faveur de la cause palestinienne. Il était devenu, pour ses soutiens, un « prisonnier politique » et un symbole du combat anti-impérialiste, tandis que pour ses opposants, sa détention prolongée était pleinement justifiée au regard de la gravité des crimes commis.
Sa libération intervient dans un contexte international tendu, où les débats sur la Palestine, le terrorisme et l’héritage des luttes armées des années 1980 refont surface avec une intensité particulière. Elle marque aussi un geste fort de la justice française, qui devra désormais composer avec les réactions diplomatiques à venir, notamment d’Israël et des États-Unis.