Plus de 24 heures après l’assassinat de Charlie Kirk, figure emblématique de la jeunesse conservatrice américaine, les autorités fédérales ont lancé un appel solennel au public pour retrouver le tireur en fuite.
L’influenceur, proche de Donald Trump et fondateur de Turning Point USA, a été abattu mercredi d’une balle dans le cou alors qu’il participait à un débat public sur un campus de l’Utah. Le FBI évoque un acte « ciblé » qui a choqué une Amérique déjà fracturée par la montée de la violence politique.
Le gouverneur républicain de l’Utah, Spencer Cox, a assuré jeudi que « de nombreuses preuves médico-légales » étaient en cours d’analyse, mais aucune arrestation n’a encore eu lieu. Face à l’absence d’avancée majeure, il a appelé à la mobilisation des citoyens : 7 000 « pistes et indices » ont déjà été transmis aux enquêteurs. « Nous allons attraper cette personne », a promis le gouverneur, allant jusqu’à réclamer la peine de mort contre le meurtrier. Le FBI a publié les photographies d’un suspect vêtu de sombre, avec un pull orné du drapeau américain, et offre jusqu’à 100 000 dollars de récompense pour toute information menant à son arrestation.
Donald Trump, qui avait immédiatement accusé la « gauche radicale » d’avoir armé idéologiquement le bras du tireur, a cette fois appelé ses partisans à la retenue. « Charlie militait pour la non-violence. C’est de cette manière que je voudrais que les gens répondent », a déclaré le président américain, qui a annoncé décerner à titre posthume à l’influenceur de 31 ans la médaille présidentielle de la Liberté. Pour ses soutiens, Kirk devient désormais un « martyr de la liberté d’expression ».
Le choc est immense dans les rangs conservateurs. JD Vance, vice-président des États-Unis et proche du défunt, a annulé sa participation aux commémorations du 11-Septembre à New York pour rencontrer la famille Kirk dans l’Utah. Dans une vidéo partagée par la Maison Blanche, on le voit porter le cercueil de son ami avant son transfert vers Phoenix, fief de Turning Point USA. Ce geste illustre la proximité entre Kirk et l’exécutif républicain, mais aussi le vide que son assassinat laisse dans le camp trumpiste.
Les circonstances du meurtre renforcent la tension politique. Selon des révélations de presse, des inscriptions antifascistes auraient été gravées sur les cartouches retrouvées, alimentant les craintes d’un crime idéologique. Si le tueur devait être relié à un courant militant anti-Trump, les répercussions pourraient être explosives. Déjà, certains redoutent que cet assassinat ne déclenche une spirale de représailles dans un pays où la violence politique connaît une recrudescence.
Charlie Kirk, originaire de Chicago, avait abandonné ses études pour se consacrer au militantisme. Son organisation, Turning Point USA, est devenue en une décennie le principal mouvement de jeunesse conservateur aux États-Unis, pilier de la base électorale de Trump. Chrétien assumé, père de deux enfants et défenseur du Deuxième Amendement, il était une voix influente auprès des jeunes Américains. Pour ses partisans, sa mort n’éteint pas son message, mais l’inscrit dans une dimension quasi-martyrologique qui pourrait galvaniser encore davantage la droite américaine.