[Éditorial] Une semaine politique très chargée

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A Strasbourg comme à Paris, les groupes politiques des deux assemblées parlementaires qui viennent d’être renouvelées se mettent en place. Au niveau européen, la surprise est venue de l’alliance scellée entre Marine Le Pen et Viktor Orban qui obtiennent ainsi le troisième groupe par la taille après ceux du PPE, dominé par l’Allemagne, et des socialistes. Il sera présidé par Jordan Bardella, président du Rassemblement national. La séance d’installation du nouveau Parlement européen est fixée au mardi 16 Juillet. Il devrait rapidement examiner la question de la reconduite d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne.

C’est également le Rassemblement national (RN) qui disposera du principal groupe à l’Assemblée nationale française, dont l’installation est fixée pour sa part au jeudi 18 juillet. Mais ne pouvant compter que sur l’appui du groupe de droite d’Éric Ciotti, toujours président du parti Les Républicains (LR),le RN ne peut envisager de former un gouvernement. De son côté, le centriste Charles de Courson, élu sans discontinuer comme député de la Marne depuis 1993, s’est porté candidat au « perchoir », c’est à dire à la présidence de l’Assemblée nationale.

Gabriel Attal sur le départ

Premier ministre toujours en exercice, Gabriel Attal, élu député des Hauts-de-Seine, a pris ce weekend la présidence du groupe macroniste. Or la constitution française interdit à un membre du gouvernement de siéger comme député. Pour exercer se présidence de groupe, Gabriel Attal doit donc voir accepter sa démission par le Président de la République au plus tard le mercredi 17 juillet. Une démission qui, légalement, ne peut lui être refusée.

Pour envisager un gouvernement central disposant d’une majorité relative, Emmanuel Macron n’a guère d’autre choix que de parier sur une explosion possible du Nouveau Front Populaire qui détacherait le Parti socialiste (PS) de La France Insoumise (LFI) et des Verts. On sait que LFI a tenté de faire accepter au PS la présidente communiste de conseil régional de l’île de La Réunion, Huguette Bello, une parfaite inconnue aux yeux de la plupart des Français.

Il reste que l’issue la plus probable de la crise politique française sera une instabilité gouvernementale chronique sachant que le Président de la République ne peut plus dissoudre l’Assemblée nationale avant un an. Il faudra bien pourtant adopter un budget d’ici la fin de l’année. Emmanuel Macron a ouvert une véritable boite de pandore constitutionnelle qui fragilise les institutions françaises alors que la situation internationale et les finances publiques sont très dégradées.

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