ÉDITORIAL – La possibilité d’une motion de censure se précise

Date:

En France, il n’existe aucun risque de « shutdown » à l’américaine et donc de chaos budgétaires. Impôts et dépenses ordinaires peuvent être reconduits si le budget de l’État n’a pas été adopté au 31 décembre. Les mécanismes constitutionnels et législatifs le permettent. Les fonctionnaires seront donc payés et les dépenses de santé remboursées.

Ce risque majeur écarté, la tentation peut-être forte pour les oppositions et en cas de recours du Premier ministre à l’article 49.3, de voter une motion de censure qui serait la première depuis 1962. Une motion de censure qui ne signifierait pas un retour aux urnes, impossible avant l’été prochain mais seulement la chute de l’actuel gouvernement, trop fragile pour imposer ses vues budgétaires.

Cette motion de censure recevrait alors le soutien de l’ensemble de la gauche, y compris les socialistes. Elle est aussi envisagée très sérieusement par le groupe UDR d’Éric Ciotti qui refuse de cautionner plus longtemps l’alliance contre-nature du groupe LR avec les différentes composantes centristes. Reste donc de savoir si Marine Le Pen, qui a la clef du scrutin à venir, appuiera sur la détente.

Le RN détient la clef de la survie du gouvernement Barnier

Le Rassemblement national se réunit à 14h ce jeudi 28 novembre pour examiner les résultats de la commission mixte paritaire sur le budget de la sécurité sociale qui est parvenue hier à un accord. C’est le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella qui tient la survie de gouvernement de Michel Barnier entre ses mains. Ce dernier l’a bien compris et a proposé une nouvelle loi immigration et une réflexion sur l’introduction du scrutin proportionnel lors des élections législatives pour tenter de déminer le terrain.

Bien entendu des alternatives à Michel Barnier existent. Un gouvernement dirigé par Bernard Cazeneuve, allant du centre gauche aux LR comme actuellement, pourrait geler les velléités socialistes de voter une nouvelle motion de censure. Mais pour autant la chute de Michel Barnier révèlerait s’il en était encore besoin la perte de légitimité du président de la République. Même un centriste comme le député Charles de Courson, rapporteur général de la commission des finances de l’Assemblée nationale, réclame désormais la démission d’Emmanuel Macron. Tout comme l’ancien ministre LR Jean-François Copé, aujourd’hui maire de Meaux.

En attendant, les deux quinquennats de l’actuel locataire de l’Élysée débouchent sur un déficit record, une dette abyssale et sur des menaces très réelles sur plusieurs secteurs clefs de l’économie française : le bâtiment, l’automobile et les banques. Il serait peut-être temps pour lui de se résoudre à stopper cette fuite en avant dont il est aux yeux de l’opinion publique tenu pour principal responsable.

Inscription Newsletter

Derniers articles

spot_img
Omerta

GRATUIT
VOIR