Condamné en septembre à 27 ans de prison pour tentative de coup d’État, l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro espère éviter l’incarcération en milieu carcéral.
Ses avocats ont déposé vendredi une requête auprès de la Cour suprême pour qu’il purge sa peine à domicile, invoquant ses graves problèmes de santé. Selon la défense, le maintien en détention représenterait un risque immédiat pour sa vie, en raison de séquelles physiques persistantes et d’un cancer de la peau diagnostiqué récemment.
Âgé de 70 ans, Bolsonaro souffre depuis des années des suites d’un attentat au couteau survenu en 2018, lors de sa première campagne présidentielle. Ses proches évoquent une aggravation de son état, notamment des vomissements fréquents et une perte d’appétit alarmante. « J’ai jamais vu mon père comme ça », a déclaré son fils Carlos sur les réseaux sociaux. La défense insiste sur un traitement équitable, rappelant que d’autres anciens dirigeants, comme Fernando Collor de Mello, avaient bénéficié de l’assignation à résidence pour des raisons similaires.
Bolsonaro est accusé d’avoir tenté de maintenir le pouvoir par des moyens anticonstitutionnels après sa défaite face à Lula en 2022. Selon l’accusation, il aurait dirigé une organisation criminelle visant à contester l’élection, jusqu’à envisager l’assassinat du président élu et d’un juge de la Cour suprême. Mais ce scénario, faute de soutien militaire, n’a jamais abouti. La procédure judiciaire reste en cours, mais l’appel principal a déjà été rejeté à l’unanimité. Ses avocats promettent de déposer de nouveaux recours dans les prochains jours.
Soutenu par une frange importante de la population brésilienne, Bolsonaro continue d’apparaître comme un homme affaibli, mais déterminé à se battre jusqu’au bout contre ce qu’il considère comme une persécution politique. Si la Cour suprême accepte sa requête, il pourra purger sa peine chez lui, dans une forme d’isolement sous surveillance, tout en conservant une certaine visibilité médiatique. Un scénario qui pourrait permettre à l’ex-président de rester influent, même condamné.
