En pleine campagne présidentielle, l’opposant ougandais Bobi Wine affirme avoir été pris pour cible lors d’un rassemblement à Gulu, dans le nord du pays.
Selon lui, des policiers et des soldats auraient chargé ses partisans, provoquant plusieurs blessés, dont certains sévèrement touchés. Le candidat de 43 ans, figure populaire auprès de la jeunesse, assure qu’il a lui-même été frappé au visage avant d’être protégé par ses sympathisants.
D’après son entourage, une vingtaine de militants auraient été blessés, dont six hospitalisés. Des images diffusées sur le compte X de Bobi Wine montrent des membres des forces de sécurité armés frappant des participants à coups de bâtons. Aucun commentaire n’a été émis dans l’immédiat par la police ou l’armée, qui affirment régulièrement répondre à des provocations et défendre l’ordre public.
Ces accusations interviennent alors que l’ONU vient de dénoncer une « dérive répressive » en Ouganda, parlant d’arrestations arbitraires, de disparitions et d’usage excessif de la force. Kampala rejette ces critiques qu’elle juge « biaisées », rappelant qu’elle reste l’un des États les plus stables de la région et un acteur majeur dans les opérations de sécurité régionales, notamment en Somalie et en RDC. Pour le gouvernement, la campagne est encadrée par la loi et les troubles proviennent avant tout de militants cherchant l’affrontement.
L’opposition, elle, décrit un climat de « violence d’État », rappelant qu’en 2021 la précédente campagne avait fait plusieurs dizaines de morts. Bobi Wine, qui a déjà été arrêté à plusieurs reprises ces dernières années, assure mener sa campagne sous protection permanente, s’équipant désormais d’un casque et d’un gilet pare-balles lors de ses déplacements.
À quelques semaines du scrutin de janvier, le président Yoweri Museveni, 81 ans, mise sur son bilan sécuritaire et sa promesse de protéger les acquis de ses 40 ans de pouvoir. Ses partisans dénoncent ce qu’ils voient comme une instrumentalisation de la scène internationale par ses opposants, accusés d’exagérer les tensions pour affaiblir l’État.





