Au Yémen, les Houthis condamnent 17 personnes à mort pour espionnage au profit d’Israël et des États-Unis

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Un tribunal contrôlé par les forces houthies à Sanaa a condamné à mort dix-sept personnes accusées d’avoir transmis des informations sensibles à Israël, aux États-Unis et à l’Arabie saoudite.

Selon l’agence Saba, qui relaie les décisions des autorités rebelles, les dossiers concernent plusieurs cellules d’espionnage actives entre 2024 et 2025 et liées à des services de renseignement étrangers. Le jugement prévoit leur exécution par balle, tandis que deux autres accusés écopent de dix ans de prison et qu’un troisième est acquitté.

Les Houthis affirment que ces réseaux auraient fourni aux puissances étrangères des données permettant de cibler des responsables yéménites, des sites militaires et des zones civiles. L’agence Saba évoque des informations détaillées sur les déplacements de cadres de l’État, les positions de missiles et leurs zones de stockage, ce qui aurait facilité plusieurs frappes meurtrières. Les rebelles imputent notamment ces opérations aux bombardements israéliens et aux frappes américaines menées ces derniers mois au Yémen, présentées comme des représailles aux tirs houthies en direction d’Israël.

Depuis l’assassinat en août du Premier ministre houthi Ahmed Ghaleb al Rahwi dans une frappe attribuée à Israël, le mouvement chiite pro-iranien mène une vaste campagne d’arrestations visant les personnes suspectées de collaboration avec l’étranger. Les Houthis affirment aussi avoir mis au jour des activités d’espionnage impliquant des employés d’organisations internationales, qu’ils accusent de travailler pour des services occidentaux sous couvert d’aide humanitaire.

Cette escalade s’inscrit dans un contexte régional explosif depuis le déclenchement de la guerre à Gaza. Les Houthis se présentent comme un acteur de la résistance contre Israël et affirment multiplier les tirs de drones et de missiles en solidarité avec les Palestiniens. En réaction, Israël et les États-Unis ont mené plusieurs vagues de frappes au Yémen, tandis que l’Arabie saoudite conserve une présence militaire dans la région malgré la trêve interne conclue en 2022.

Malgré l’intervention étrangère et les tentatives de déstabilisation dénoncées par Sanaa, la trêve fragile tient encore, même si elle n’a jamais été formellement renouvelée. Le pays reste cependant sous pression constante, pris entre les opérations des forces occidentales, les ambitions saoudiennes et l’affrontement géopolitique qui se joue autour de la question palestinienne.

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