Au Moyen Âge, déjà l’été meurtrier

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Saviez-vous que nos ancêtres avaient déjà des solutions pour éviter les coups de soleil ? En l’occurrence, ils faisaient macérer du lierre bouilli dans du beurre et le résultat les protégeait efficacement des morsures du soleil. C’est un document du XIIIᵉ siècle, l’encyclopédie de Barthélemy l’Anglais, qui nous l’apprend.

L’été était à l’époque redouté, surtout par ceux dont le travail consistait à aller aux champs, c’est-à-dire l’immense majorité de la population. Ce baume convenait pour le peuple. Pour l’élite, dont les femmes étaient caractérisées par la blancheur de leur peau, il existait un baume au camphre contre le soleil. Ces dames se protégeaient également grâce à des chapeaux à bord large, des vêtements légers et des parasols.

Pour ceux qui travaillaient aux champs pour les moissons, rien de tel. Les livres d’heures les montrent torse nu, faucilles et gourdes à la main. Pour se rafraichir, surtout en ville, on se baigne. Mais, à Paris, des noyades provoquent parfois l’interdiction de cette activité, et les curés en toutes saisons voient de toute façon d’un mauvais œil l’exhibition de corps dénudés. Le prétexte de la chaleur ne saurait compter pour eux. Toujours dans la capitale, on redoute les incendies et, pour s’en prémunir, il est obligatoire de placer un seau rempli d’eau devant chaque porte.

La chaleur fait prendre des risques aux animaux. Il est recommandé de les conduire tôt le matin aux pâtures et de les mettre à l’abri aux heures les plus chaudes. Sans parler des épidémies comme la peste qui redoublent souvent en été.

Mais la chaleur est aussi une donnée fondamentale à l’occasion des croisades. « L’excessive chaleur de l’été les tourmentait violemment, et ils ne trouvaient pas de quoi boire », explique Robert le Moine, dans la chronique qu’il consacre, vers 1120, à la première croisade (1095-1099). Il y a d’abord l’adaptation aux rudes et chauds climats de l’Anatolie, de la Syrie et enfin de la Terre sainte. Lors du siège de Jérusalem, les croisés doivent péniblement subsister grâce à une seule maigre fontaine. Là encore, les chroniques se répètent en décrivant des hommes assoiffés. Chaleur et brûlures sont redoutées autant que la soif. On attribue même à la pénurie d’eau une victoire de Saladin, celle de Hattin, le 4 juillet 1187, où il est parvenu à bloquer les troupes latines sur une colline, sans accès à l’eau…

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