Attaques des bombardiers russes par l’Ukraine : les États-Unis sceptiques

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C’est la première fois depuis trois ans de guerre qu’un ministre de la Défense américain n’assistera pas à la réunion de Ramstein en Allemagne qui coordonne l’aide des alliés à l’Ukraine.

Pete Hegseth a même précisé qu’il n’y serait pas même par visioconférence. Cette attitude, évidemment approuvée par Trump, tend à montrer le désintérêt progressif des États-Unis au sujet du conflit en Ukraine.

On s’en doutait, mais on aurait pu penser que les récents coups d’éclat de Kiev dans la guerre clandestine, en particulier les attaques sur la flotte de bombardiers stratégiques russes, saluées dans la presse occidentale comme un succès, auraient motivé les Américains. Il n’en est rien. Keith Kellogg, qui reste un des principaux négociateurs de Trump sur l’Ukraine, pourtant réputé hostile à la Russie, a déclaré que ces actions, menées par le SBU ukrainien, étaient un « chemin vers l’escalade ». Les Russes, par le biais du vice-ministre des Affaires étrangères Sergei Riabkov ont appelé les Britanniques et les Américains à arrêter justement cette escalade, précisant que si Londres et Washington restaient muets, c’est qu’ils étaient impliqués dans ces actes.

De son côté, loin de saluer le plasticage d’un pont dans l’oblast de Briansk sur un train de passagers, autre action clandestine attribuée cette fois au GUR, le renseignement militaire, le secrétaire d’État Marco Rubio a présenté ses condoléances aux victimes lors d’un entretien avec son homologue Sergei Lavrov. Ce type d’attentat rappelle ceux des séparatistes tchétchènes il y a vingt ans, ce qui, pour l’opinion publique russe, s’apparente à du terrorisme et donc a tendance à renforcer la popularité de Poutine. Effet négatif donc, et condamnation implicite des Américains.

La quatrième tentative pour détruire le pont de Crimée, encore un objectif civil loin du front et qui n’est plus utilisé depuis longtemps pour acheminer l’aide militaire sur le front, n’a pas provoqué de hurlements de joie à Washington, ni ramené franchement Donald Trump dans le camp de l’Ukraine comme le souhaiterait le président Zelensky. Ce dernier a par ailleurs rejeté catégoriquement le mémorandum remis par les Russes avant-hier à Istanbul.

Pourtant, Zelensky avait dépêché son chef de cabinet Andrei Yermak à Washington pour tenter de capitaliser sur le succès des attaques contre les aérodromes. Le résultat de ces attaques est également sujet à une controverse déclenchée par les Ukrainiens eux-mêmes. L’état-major avait initialement annoncé la destruction de douze appareils, ce qui semblait correspondre aux analyses de la plupart des experts à partir du renseignement et des vidéos disponibles. Le SBU a ensuite de son côté annoncé le chiffre de 41…

En attendant, il semble que les Russes ne manqueront pas de répondre à ces actions qui n’auront en aucune manière aidé l’Ukraine à inverser la tendance sur le front. Le succès des bases attaquées risque d’être bientôt dilué dans un flot de mauvaises nouvelles pour l’Ukraine venues du front…

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