Il faut déplorer que l’histoire militaire soit une discipline trop délaissée par l’université et l’édition française. Il n’en va pas de même dans les pays anglo-saxons. On saluera donc comme il se doit cette nouvelle Histoire de l’Armée française (Ring) initiée et coordonnée par Dimitri Casali, historien volontiers iconoclaste et impertinent, féru d’histoire napoléonienne. Elle vient renouveler un genre tombé quelques peu en désuétude depuis la remarquable Histoire militaire de la France d’André Corvisier parue il y a trente ans aux Presses universitaires de France.
Jérôme Besnard
26 octobre 2022 à 13:19
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Il faut déplorer que l’histoire militaire soit une discipline trop délaissée par l’université et l’édition française. Il n’en va pas de même dans les pays anglo-saxons. On saluera donc comme il se doit cette nouvelle Histoire de l’Armée française (Ring) initiée et coordonnée par Dimitri Casali, historien volontiers iconoclaste et impertinent, féru d’histoire napoléonienne. Elle vient renouveler un genre tombé quelque peu en désuétude depuis la remarquable Histoire militaire de la France d’André Corvisier parue il y a trente ans aux Presses universitaires de France.
Comme le fait remarquer dans sa préface le général Gomart : « Sans cette geste militaire, la France ne serait pas ce qu’elle est ». Comme André Corvisier, Dimitri Casali et ses co-auteurs font remonter l’histoire de notre armée nationale non à la bataille de Bouvines ou à celle des Éperons d’or, mais bien à la Guerre de Cent Ans, période qui voit en effet l’amorce de l’existence d’une troupe permanente.
Chaque chapitre de cette épopée chronologique est accompagné d’encadrés sur les matériels, les chefs de guerre, les unités et les batailles du temps. Cela a le mérite de rendre ce livre très vivant malgré son épaisseur. La marine et l’aviation ne sont pas oubliés et même largement traités.
Tout juste peut-on reprocher à l’ouvrage de ne pas évoquer la mission Berthelot de 1918 en Roumanie, composante essentielle de cette « Armée d’Orient » injustement oubliée mais heureusement mentionnée dans ce livre. On aurait pu également espérer trouver une référence aux passionnants travaux de l’historien Martin Motte sur la pensée navale française entre 1880 et 1914. Mais aucune entreprise de ce genre ne saurait être exhaustive !
Le coordinateur de l’ouvrage à raison de souligner que « la société française est caractérisée par une ambivalence à l’égard de son armée ». Bénéficiant d’une bonne image et d’une grande popularité, nos armées souffrent pourtant d’un manque de confiance dans leur capacité à faire face aux …
Jérôme Besnard
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